2025-05-05-Du n’importe quoi-Je t’aime, mon cœur
Une personne vous regarde dans les yeux et vous dit : « Je t’aime, mon cœur ». Il est certain que votre cœur va accélérer ses pulsations et votre pression sanguine va augmenter. Votre visage va s’empourprer un peu et vous ressentirez un certain vertige. Vous venez d’attraper la maladie d’amour et elle est contagieuse. Plus vous ressentez de l’amour et plus vous serez porté à en donner.
Le tien ou le mien ?
Notre cœur est très sensible. Il réagit à son environnement affectif. La maladie d’amour en est une qu’il ne faut pas guérir. Il faut qu’elle demeure incurable même s’il faut la soigner. C’est d’ailleurs tout son côté paradoxale : plus on la soigne, moins elle guérit.
Il faut la soigner pour ne pas qu'elle guérisse
Une personne au grand cœur n’écœurera jamais une autre personne pour la ticœurer. On décline beaucoup de mots différents avec cœur. Quand c’est écœurant, c’est révoltant mais pour nous, Québécois, ça peut signifier que c’est très bon. Une personne au grand cœur, c’est une personne empathique qui est généreuse et aimante à l’inverse d’une personne qui n’a pas de cœur. Écœurer quelqu’un risque fort de lui faire de la peine. Nos voisins acadiens en ont fait un mot pour l’exprimer : ticœurer. Ça veut dire rendre son cœur petit : un ticoeur qui pleure. Il faut aimer pour ne pas ticoeurer quelqu’un.
Ticoeur
Le cœur qui bat dans notre poitrine peut être malade d’amour et c’est tant mieux. Mais il peut aussi être malade par une défaillance. Le corps humain est une machine complexe et le cœur qui bat nous prouve qu’on est vivant. Comment ça marche un cœur?
Ouais, comment ça marche ?
Le cœur humain n’est rien d’autre qu’une pompe. C’est un muscle qui se contracte pour faire circuler le sang partout dans notre corps. C’est le sang qui apporte la nourriture à toutes les cellules et, en même temps, il récupère toutes les cochonneries. Pour rester dans le monde médical, une pompe fonctionne comme la seringue de l’infirmière qui vient vous faire une piqûre. Elle pique la seringue dans un flacon et en tirant sur la tige, la seringue aspire le médicament. Ensuite elle dirige l’aiguille sur la fesse en faisant semblant de ne pas voir votre peur. Lorsque l’aiguille est bien entrée dans la peau, elle pousse sur la tige et le liquide entre dans votre corps.
Tu me pompes l'air avec ton aiguille
Le sang est purifié par les poumons. Toutes les cochonneries sont retirées pendant la respiration et elles sont évacuées. Maintenant que le sang est nettoyé le bon cœur fait comme la seringue et l’aspire par un tuyau qu’on appelle la veine pulmonaire. Ensuite, lorsque le bon cœur est plein de bon sang, il se comprime pour pousser ce bon sang partout dans le corps par un autre tuyau qu’on appelle l’aorte.
Ce n’est pas tout. Après que le sang a nourri toutes les cellules, il ramasse un paquet de cochonneries qu'il doit retourner aux poumons. C’est un cœur jumeau qu’on appelle le ti-cœur qui fait le travail. De la même façon, le ti-cœur aspire le sang par un tuyau qu’on appelle la veine cave. Lorsque le ti-cœur est plein de sang sale, il se comprime pour le pousser vers les poumons par un tuyau qu’on appelle l’artère pulmonaire. Donc le cœur pousse le sang dans les artères et l’aspire par les veines.
Il y a de la grosse circulation
Il est vrai qu’un processeur d’ordinateur peut avoir deux cœurs ou quatre cœurs mais pas nous, les humains; on n’en a qu’un seul mais il est double. C’est comme si on avait deux cœurs mais qui fonctionne comme un seul; un deux pour un, c’est spécial. Ainsi notre cœur est divisé en deux : le cœur gauche, le grand cœur et le cœur droit, le ti-coeur. Le grand cœur s’occupe du sang propre qui vient des poumons et le ti-cœur s’occupe du sang sale qui vient des cellules.
Le grand coeur et le ti-coeur
Pour fonctionner, chacun des cœurs possèdent des valves pour ouvrir ou fermer l’arrivée du sang. Par exemple, le cœur gauche ouvre sa valve de la veine pulmonaire et aspire le sang propre et referme la valve. Ensuite, il ouvre sa valve de l’aorte et pousse le sang vers les cellules. Si les deux valves restaient ouvertes, le cœur aspirerait du sang des poumons et des cellules et le repousserait encore vers les poumons et les cellules. Il n’y aurait aucune circulation et on se ferait du mauvais sang. Si les deux valves restaient entrouvertes, il y aurait une circulation mais pas complètement et on se ferait du mauvais sang aussi.
Ça pas de bon sens
Pour aider chacun des cœurs dans l’aspiration du sang, il y a une antichambre qui permet au sang d’attendre un peu avant que le cœur ne lui ouvre la valve. C’est comme dans une maison; l’invité entre dans le vestibule et attend qu’on lui ouvre la porte pour entrer dans le salon. Cette antichambre du cœur s’appelle une oreillette.
C'est joli comme oreillette !
Maintenant, entrons dans le système sanguin pour faire un tour dans ce manège. C’est Globule qui va nous guider. Il nous attend dans les poumons. Et c’est parti! Globule est bien oxygéné, il est purifié. Il marche tranquillement dans la veine pulmonaire et s’en va dans l’oreillette gauche et attend. Un peu après, la grande valve mitrale s’ouvre et globule entre dans le ventricule gauche. La grande valve mitrale se ferme. Tout au fond du ventricule, une autre valve s’ouvre; c’est la valve aortique. Attention, prêt pour le lancement, le cœur gauche se contracte et propulse Globule dans l’aorte à une vitesse vertigineuse. Il atteint les cellules et leur donne la nourriture. Avant de partir, il ramasse les cochonneries et emprunte la veine cave et marche vers l’oreillette droite. Il dépose ses cochonneries et attend. La valve tricuspide s’ouvre et il entre dans le ventricule droit avec ses cochonneries. Aussitôt que la valve tricuspide se ferme, pas trop loin de là, la valve pulmonaire s’ouvre et le cœur se comprime pour propulser Globule et ses cochonneries dans l’artère pulmonaire. Il atterrit dans la chambre pulmonaire où une bonne bouffée d’oxygène le remet de ses émotions. Fais ça vite Globule car tu repars bientôt.
On s'en sort pas !
Malheureusement, avec l’âge, le cœur vieillit et se fatigue. Il ne force plus autant que dans sa prime jeunesse. Même que ses valves fuient comme des portes qui laissent entrer l’air à cause des coupe-froid endommagés. Le pire, c’est la grande porte, la mitrale. Elle est vraiment compliquée à réparer.
C’est pour ça que le cœur doit pomper plus vite pour faire circuler le sang. Le problème, c’est que le cœur n’est pas fait pour aller toujours vite, alors il faut ralentir nos activités, marcher moins vite, se reposer plus souvent. Et c’est là que le cœur, faute de pouvoir pomper le sang comme avant, en profite pour aimer plus. C’est maintenant de l’amour qu’il pompe en plus grande quantité. Et c’est ainsi que plus on vieillit, plus on aime fort.
Je suis fatigué mais jamais trop pour aimer
Et les femmes aiment toujours très fort. Lorsqu’une femme porte un enfant, les cellules du sang de son bébé se promène dans son sang et retournent vers l’enfant. Et quand le bébé vient au monde, ces cellules demeurent dans le sang de la maman. Si le cœur de la maman est blessé, les cellules de son enfant vont vers la zone endommagée et dans un élan d’amour instinctif essaient de soigner le cœur de celle qui lui a donné la vie.
Le coeur d'une maman
Je t’aime, mon cœur.
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