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2022-03-22-Notre maison à l'Isle-aux-Coudres-L’œil de bœuf

La dernière fois que je suis venu à l’Isle-aux-Coudres, c’était en janvier. Le drain de la partie est de la maison était gelé et par conséquent tout le drain du phare également. J’ai rampé sous la maison pour finalement constater qu’il fallait attendre le printemps. Le tuyau était gelé bord en bord. Je ne suis pas revenu parce qu’il faisait tellement froid que je préférais veiller ma maison et mon amoureuse pour ne pas qu’il arrive quelque chose de fâcheux. La température descendait jusqu’à -34 C. C’était plutôt insécurisant.

 

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Il fait trop frette

 

 

Mais maintenant, le printemps s’est invité pour le bonheur de tous. Côme et moi nous nous sommes donné rendez-vous pour installer une nouvelle fenêtre dans la maison. Le projet est d’installer un œil de bœuf pour que Jean-Luc puisse voir ses poules. Comme l’œil de bœuf est de forme octogonale, il fallait attendre le 9 mars pour que le vieux soit octogénaire.

 

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Un œil suffira

 

 

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Il est octogénaire

 

 

Je fais le voyage dans le parc de la galette pour prendre le bateau de 11h30. C’est l’hiver, la route du parc est glacée, il y a de la poudrerie mais la visibilité est acceptable. Je rejoins Côme au bateau alors qu’Hélène suivait une heure plus tard pour son rendez-vous à Baie-Saint-Paul avec son amie Pierrette pour ses vacances. Jean-Luc nous attend pour diner. Il a réussi à nous préparer une soupe aux gourganes et une salade d’épinards et champignons.

 

2022-03-22-mardi

 

Après le diner, Jean-Luc me regarde d’un air grave et me dit que c’est le temps. Il m’avait demandé une mission : éliminer une poule qui a des problèmes de santé. L’aide médicale à mourir a été proposée et j’ai accepté la mission. Il avait bien préparé les derniers moments. Il l’avait placé la poule en isolement dans sa douche à la chaleur, avec nourriture et eau à profusion.

 

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Ferme la porte, je suis nue.

 

 

Je prépare mes instruments et je vais chercher la pondeuse déficiente discrètement. Mais Jean-Luc est conscient de tout et il ferme les yeux et la porte pour ne pas voir la fin théâtrale de la pondeuse. Je la sors de la douche délicatement et la prend dans mes bras. Je l’amène au soleil pour son dernier respire. Les sinistres corbeaux sont arrivés quelques minutes après.

 

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Je ne vois pas de corbeau

 

 

Maintenant, passons au tuyau d’égout. Le travail consiste à passer un fil chauffant dans le tuyau de drain pour l’hiver prochain. Ainsi, en le branchant, le fil va chauffer l’intérieur du tuyau pour l’empêcher de geler. Pendant que je fais ce travail, Côme commence les travaux à l’intérieur pour la pose de l’œil de bœuf. Il faut enlever le revêtement du mur et refaire la structure pour recevoir la fenêtre.

 

Tuyau d’égout :

 

Je commence par dégager la neige pour atteindre le vide sanitaire sous la maison. Mes premières vérifications sont prometteuses : la glace dans le tuyau a toute fondu et j’ai trouvé deux planches de pruche pour la finition de l’œil de bœuf.

 

Œil de bœuf :

 

Côme enlève les planches de pruche afin de libérer la zone du mur où sera installée la fenêtre. C’est un travail plus difficile qu’il n’y parait car il doit éviter de briser les planches. Il travaille vite sous la supervision de l’octogénaire.

 

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Le supervisé

 

 

 

Tuyau d’égout :

 

Je déroule le fil chauffant que j’étire à l’extérieur pour l’introduire dans le tuyau. Je dois d’abord percer un trou de 3/8 pouce au dessus du tuyau et faire passer le fil dans le tuyau section par section. Les sections sont reliées par des manchons de caoutchouc qui pourront être retirés au besoin pour entretien s’il y a lieu. Justement, je manque de manchons. Je dois aller chez GGJ.

 

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Souhaitons que la couleur sera la bonne

 

Œil de bœuf :

 

J’informe Côme de mes commissions et il en profite pour me placer une commande de bois et d’autres articles que nous aurons besoin. Je pars aux commissions.

 

Tuyau d’égout :

 

Je retourne sous la maison et continue mon travail. Je réussis à passer le fil chauffant d’un bout à l’autre soit 12 mètres de long. Je joins toutes les sections du tuyau avec les manchons de caoutchouc. Tout est complété et je peux envoyer la chasse d’eau et faire couler l’eau de partout. Mission accomplie.

 

Œil de bœuf :

 

Maintenant, je peux travailler avec Côme pour l’installation de la fenêtre. Il faut préparer un linteau pour mettre au-dessus de la fenêtre. Je coupe un 2 x 6 aux dimensions demandées par Côme et je pose une cale d’épaisseur pour compléter le linteau. Lorsque tout est bien vissé, je le donne au charpentier qui le met en place.

 

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Yé beau le linteau

 

 

Il faut poser les poteaux manquants pour la structure du mur et couper l’aspénite. Ensuite, on enlève les fourrures et l’isolant rigide. Nous voilà rendu au revêtement extérieur. Le châssis de la fenêtre est mis en place de façon temporaire et l’isolation également. La journée se termine vers 16h30.

 

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L'isolant rigide est retiré

 

 

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Voilà le revêtement extérieur, on arrête.

 

 

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Installation temporaire du châssis

 

 

Côme avait peur de prendre sa douche dans les lieux occupés par la poule condamnée mais après un bon ménage fait par Jean-Luc, il a accepté le défi.

 

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La douche est propre, poule mouillée.

 

 

Ensuite, nous prenons une bonne bière pendant que le cuistot nous prépare un bon souper à l’agneau. Les discussions commencent. Il y a longtemps que j’avais assisté à ce genre de débat entre les plus vieux. C’était tellement animé et sans queue ni tête, que j’ai dû fermer mes appareils auditifs pour plonger dans un semi coma. Malgré tout, la soirée a été très amusante.

 

 

2022-03-23-mercredi

 

Déjeuner à 6h, le ciel est bleu et clair. Il fera beau. J’apporte ma cafetière prête à faire feu pour le groupe. On a des œufs, du pain, des binnes et un ti-peu de lard.

 

Après la lecture des journaux, on coupe le revêtement extérieur par l'intérieur. On s’affaire à la pose du châssis et un peu plus tard, avec délicatesse, à la pose de la vitre thermos. Je prépare les morceaux de bois et Côme pose l’isolant. J’injecte la mousse tout le tour du châssis et le mastic à l’extérieur.

 

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Découpage du revêtement extérieur

 

 

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Nouvelle vue

 

 

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Il y a peut-être un courant d'air

 

 

Maintenant, c’est la pose des planches de pruche sur le mur en découpant le trou autour de l’œil de bœuf.

 

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Pose de la pruche avant

la pause tite-frette

 

 

Ensuite, c’est la pause tite-frette avant le dîner. Nous mangeons un soupe aux mactres de stimpson et crevettes nordiques que Côme nous a préparée. Il manie la louche à soupe aussi bien que le gun à clous. Jean-Luc ayant pris congé de la popotte, il nous offre quand même une tarte au sucre industrielle en soulignant que celle qu’il fait est meilleure. Ah ouais ?

 

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Macre de stimpson

 

 

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Marge des Simpson

 

 

Après le dîner, on ajuste le cadre de la fenêtre à l’extérieur que je rapporterai chez moi pour l’application d’une couche de peinture rouge. On complète le cadre à l’intérieur et le chantier est fermé. Jean-Luc s’aventure à nettoyer le plafond de 15 pieds de haut. Ce n’est pas concluant. Il échafaude un plan diabolique faisant intervenir un escabeau monté sur la table. Le sang me fait deux tours et j’allonge le manche du balai avec une perche pour le manipuler au niveau du plancher chauffant. On ramasse tout le chantier et à 14h30 on se met en mode repos.

 

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Cadre extérieur avant la peinture rouge

 

 

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Vue de côté

 

 

Quelle belle température pour aller se reposer dans la rotonde du phare. Je mets de la musique douce dans mes appareils auditifs et pas le temps de finir une chanson que Côme arsoud. On fait notre placotage pendant l’octogénaire fait un petit somme d'après-dîner. Plus tard, il vient nous retrouver. Nous sommes un peu déçus car il est venu les mains vides. Il me suggère fortement d’aller chercher un petit apéritif. Je n’hésite pas une seconde et je redescends chercher ce qu’il faut. Je reviens avec sa sacoche remplie d’une bouteille de vin, d’une bouteille de porto, d’une canette de bière, d’un verre à vin, de deux verres à porto et d’un verre à bière.

Et la discussion commence. Il fait très beau et la température sans chauffage passe de 25 à 27 degrés. J’ouvre deux fenêtres et Côme passe de la bière au vin. Jean-Luc maintient sa vitesse de croisière à vin et moi celle au porto.

 

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Dans la rotonde

 

 

Il est l’heure de prendre la douche pour Côme et moi. Jean-Luc l’a prise après-midi. Après la période du drain gelé et son abstinence savonale, il était méconnaissable. Et nous voilà rendus au souper. Jean-Luc nous sert une magnifique entrée de crevettes avec sauce aux tomates non cômestible pour un certain d’entre nous mais savoureux pour un des deux autres goinfres. Un poulet de Cornwall, n’ayant aucun lien de parenté avec la poule de la douche (shower chicken), s’est offert en festin avec les patates et carottes merveilleusement assaisonnées par le chef. J’ai demandé s’il en restait et Jean-Luc me répond que oui mais il n’y a plus de patates. C’est vrai, il n’y a plus de patates mais pour le poulet, il ne restait que les os et la peau.

 

Pour distraire de la conversation philosophique sans queue ni tête, un restant de tarte au sucre industrielle est venu rehausser le niveau de discussion. Nous avons appris beaucoup de choses qui resteront sans réponse. À 20h30, devant l’impasse de la quadrature du cercle, je déclare forfait et je me soustrais du groupe pour aller dans le phare à la rencontre de Morphée. Le ciel est étoilé.

 

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Bonne nuitte

 

 

2022-03-24-jeudi

 

Le lever du jour est encore une fois magnifique.

 

Jean-Luc nous prépare un excellent déjeuner : omelette au fromage avec champignons et épinards. C’était très bon, cependant Côme a laissé ses champignons, je les ai réclamés; Jean-Luc a laissé ses épinards, je les ai ignorés.

 

Côme nous quitte par le bateau de 8h, sa mission est accomplie. Moi je reste, je ferai du travail clérical dans le phare.

 

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À la prochaine !



24/03/2022
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