pharamen

D'où vient cette idée de l'Isle-aux-Coudres? De loin, bien sûr. Mon grand frère Jean-Luc a souvent des idées farfelues. Il y a quelques années (disons 2009), il pensait acheter un petit bout de terrain sur le bord du Saguenay. Dans ses rêves, il voulait y construire un abri du genre yourte. Rien à voir avec le yogourt car c'est une espèce de tente utilisée par les nomades mongols d'Asie. En discutant avec lui de ce projet, la yourte s'est transformée en phare. Quelle bonne idée de construire un gîte en forme de phare sur le bord de cette belle rivière qu'est le Saguenay. Dans mes moments d'insomnie, j'ai fait la conception d'un tel phare. Le projet prenait forme au point que des propositions d'achats de même que des demandes de permis de construction à la municipalité ont été entreprises. Mais le terrain était petit et une chicane de voisins possible. Ce projet nommé Pharamen (c'est Jean-Luc qui pourra expliquer ce nom) tomba lettre morte. Dommage, car moi je voulais faire un phare surtout que j'avais travaillé quelques nuits à sa conception.

L'an dernier, Jean-Luc se met à visiter l'Isle-aux-Coudres avec un de ses amis qui l'introduit à une de ses amies. Il tombe sous le charme... de l'île. Cette année, la possibilité d'acheter un terrain sur le bord du fleuve se présente. En apprenant cette nouvelle, mon phare refait surface et, en le mentionnant à Jean-Luc, le projet renait. Tout devient possible. Quelle bonne idée et quel grand terrain pour y construire un phare qui se marie si bien avec le décor maritime de l'île. Nous décidons d'acheter le terrain à deux et d'y construire une poustinia pour lui; rien à voir avec la poutine, sauf peut-être le président Poutine car c'est un abri pour les pélerins russes. Et plus tard, un phare, comme résidence, que je pourrai construire pour moi.

L'Isle-aux-Coudres représente plus qu'un terrain. C'est le berceau de notre famille. Cette île a connu comme un des premiers habitants, Charles Desmeules, notre aïeul, fils de Joseph venu de Normandie pour s'établir au Canada sur une île voisine, l'Île d'Orléans. Je vous raconterai l'histoire dans de futurs articles.

Ainsi, le terrain est acheté le 16 août 2013 devant le notaire. Je réalise alors les plans de construction de la poustinia et Jean-Luc s'occupe de demander le permis de construction. Ce qui ne devait être qu'une formalité est présentement un obstacle au projet. Selon le fonctionnaire, notre construction est trop petite pour être construite sur un terrain à vocation résidentielle. Je suis évidemment déçu. La construction qui devait débuter le 7 septembre dernier est aujourd'hui compromise.

Je refais mes devoirs et revois la conception. J'agrandis quelque peu la construction pour rencontrer les règlements d'urbanisme. Ainsi, de 16 pieds de large, elle passe à 18 pieds. J'allonge la salle de toilette pour obtenir une profondeur de 24 pieds et la pergola se transforme en une salle à dîner. Il faudra maintenant rencontrer l'inspecteur avec les nouveaux plans.

Pendant ce temps, il fallait établir notre territoire. Samedi dernier, Jean-Luc et moi avons symboliquement planté un pieu dans la terre, notre terre, pour refaire prendre les racines de notre famille Desmeules en espérant qu'elles iront croiser celles de Charles.