pharamen

Déjà le mois d'octobre. Mon frérot Côme, le pur-sang, est venu me prêter main forte sur mon chantier de Terres-Rompues. Comme à son habitude, il a travaillé si vite que je me suis retrouvé en avance sur le programme. Les fenêtres ne peuvent pas être livrées avant mardi prochain. Je n'ai pas le revêtement extérieur et le plancher ne peut pas être coulé avant la fin de la semaine prochaine. Alors, comme Côme voulait venir travailler à l'Île, il fallait que je m'occupe de rendre la maison habitable, c'est-à-dire avec un minimum de chauffage. Je fais mes emplettes et je prends les rendez-vous pour la suite.

Jeudi matin, je quitte mon chez-nous à bord de Libert (notre campeur) et je franchis le parc de la Galette encore une fois. Il fait beau mais frais. Au sommet des montagnes une amie me salue de ses flocons blancs. Eh oui, elle est déjà là.

Au sommet des montagnes de la Galette, la neige me salue

Arrivé au bateau à 10h30, il vente à faire coucher un voilier sur son flanc. Sur la rive sud, on est en alerte d'une tempête de vents.

2014-09-09-jeudi-jour 54

Je commence le chantier à midi. L'objectif est d'isoler le plus possible par l'intérieur afin d'installer le chauffage demain après-midi. Les électriciens sont supposés venir installer l'entrée électrique permanente. Par la suite, je pourrai faire le câblage électrique pour installer 4000 watts de chauffage.

Je commence par installer de la laine R20 dans le plafond cathédrale. Mais le vent fort souffle la laine en dehors des solives. Je coupe donc l'isolant rigide que j'installe temporairement pour maintenir la laine en place.

La laine dans les solives maintenue par l'isolant rigide

Je fais 6 murs sur les 8 au programme avec la laine misérable et 2 avec l'isolant rigide. Comme dans tout bon troupeau de moutons, il y a un mouton noir et monsieur BMR m'a refilé de la laine de ce mouton. Ses propriétés isolantes sont aussi bonnes mais le coup d'œil est différent.

De la laine misérable de mouton noir

À 17h00 j'arrête le travail et je fais chauffer mon souper dans le micro-ondes de Libert. Il est bien pratique ce campeur et aussi bien chaud.

2014-09-10-vendredi-jour 55

Il vente encore très fort, ce matin. À Rimouski, de l'autre côté du fleuve, on a une alerte de vents violents. Avec la marée haute, on prévoit des inondations sur les rives. Je me prépare un bon café et un déjeuner frugal. Mon café est mauvais. Je pense avoir trop mis de café et de toute façon c'est un décaféiné. Eurk.

Je continue la laine au plafond et l'isolant rigide. Vers 9h00, les électriciens arrivent pour installer l'entrée électrique permanente. Ils travaillent très bien et connaissent leur boulot. Ils fixent le mât sur le mur et perce un trou dans le toit pour le faire passer. Ils installent la tête de mât par lequel passent les gros fils.

Les électriciens sont à l'oeuvre

Même si le travail est bien fait, je suis déçu. Le patron m'annonce que je dois continuer avec l'entrée temporaire car c'est Hydro-Québec qui doit venir faire le raccordement de la nouvelle entrée. Mon objectif d'installer du chauffage est compromis.

Il est midi et alors que je suis à déguster mon dîner, Jean-Luc arrive. Je lui annonce la mauvaise nouvelle. Il est déçu aussi et m'avoue qu'il s'en doutait. Mon amour-propre en prend un coup. J'ai dans la tête de mettre du chauffage et je trouverai bien une solution. Je vais voir le boitier de disjoncteurs temporaire fourni par les électriciens. Je sors mon tournevis carré rouge Robertson numéro 2 et j'ouvre le boitier. Le fils de Robert n'en fait qu'une bouchée et me voilà devant une solution. Je n'ai pas d'autorisation de faire ça, mais au lieu de demander la permission, je demanderai pardon. Si je me fais prendre bien sûr. Il n'y a pas de photo car je suis dans l'illégalité.

Je vois 2 disjoncteurs double de 15 ampères. Je décide donc de câbler les plinthes de chauffage et le thermostat électronique comme si c'était une installation permanente, mais au lieu de brancher le fil dans notre boitier, je le branche sur ces beaux disjoncteurs de 15 ampères. Et voilà, l'installation est plus sécuritaire et les plinthes de chauffage commencent à réchauffer l'atmosphère. Mon frère pourra dormir au chaud.

J'isole le plafond de la salle de toilette avec de la laine de mouton noir et un isolant rigide. Le chauffage sera moins difficile.

Nous faisons notre 5 à 7 pour fêter cette victoire. Pour accompagner le vin rouge qui coule un peu plus que la normale, nous mangeons un spaghetti italien et une bonne tarte au sucre. Le dodo suit de près.

La plage, au crépuscule! Bonne nuit!

2014-09-11-samedi-jour 56

La température est plus douce, ce matin. Il n'y a pas de lever de soleil à cause de la couche de nuage à l'est, mais le ciel est clair. J'ai peine à me sortir du lit tellement j'y suis bien. Je quitte Libert et j'entre dans la maison. Il fait bon, la température est agréable. Jean-Luc a déjà déjeuné et a promené son chien.

Mon café est meilleur. Je manque d'entrain mais je ne sais pas pourquoi.

Je veux faire le plafond de la cuisine mais c'est un peu trop embourbé. Je pose de la laine sur les murs de la salle de toilette et je coupe quelques panneaux d'isolant rigide. Pendant ce temps, Jean-Luc s'occupe de préparer la cuisine.

Je vais fermer l'ouverture de la fenêtre de la jumelle qui avait été enlevée pour préparer le mur pour la pose du compteur électrique.

Je reviens au plafond de la cuisine. Je pose la laine R20 et j'installe les panneaux d'isolant rigide. Le travail est long mais le résultat est beau. Pendant ce temps, le frère ramasse les cochonneries et va faire un voyage à la ressourcerie.

Je fais la pause dîner et je poursuis dans la salle de toilette. Je pose la laine, l'isolant rigide et les fourrures. C'est un travail long et monotone. Il ne finit plus de finir. Je m'assois pour enlever la pellicule sur le ruban aluminium pour sceller les joints des panneaux d'isolant rigide. La photo est éloquente:

Je suis assis, mais pas sur le bol, j'ai du papier, mais pas de toilette,

je suis dans la salle de toilette, mais oui, je suis dans la salle de toilette!

 À la fin de la journée, on a une salle de toilette très bien isolée et facile à chauffer.

J'y fais mes ablutions journalières à la vue de tous car le mur de la porte n'est pas encore fermé. Ça deviendra la priorité pour la prochaine visite.

Je prends une bonne bière et on se prépare pour le souper.

Demain, il n'y a rien au programme sauf ramasser le chantier et les outils et se préparer à partir.

2014-10-12-dimanche-jour de congé

Il fait super beau. C'est la longue fin de semaine de l'Action de Grâces. Jean-Luc et moi ramassons le chantier. Nous faisons le ménage qui s'impose. Je vais débrancher le chauffage dans le boitier temporaire et ni vu ni connu, je roule le fil sous la maison.

Nous partons prendre une marche. Le décor est magnifique. La chienne est maléfique. Elle tire sur sa laisse comme si elle voulait s'étrangler.

Au retour, nous apercevons une jolie petite maison et nous réalisons que c'est bien la nôtre.

Scène d'automne avec notre maison

Jean-Luc reste et je quitte par le bateau de 11h00.