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2014-07-23-Notre maison à l'Isle-aux-Coudres-La jumelle

J’ai passé une semaine à la maison. C’est la canicule et je n’ai pas le goût de travailler. Mais on prévoit un refroidissement pour mercredi, alors je me décide d'aller à l'Île. La canicule est toujours là.

Mon autre frère Côme s’amène avec sa roulotte pour une semaine à compter de vendredi. Il nous donnera un coup de main. Il viendra tâter la terre de son aïeul. En attendant, j’ai commandé les matériaux et l’objectif sera de monter la partie jumelle de celle de Jean-Luc.

 

Mercredi, 23 juillet, jour 30

 

Il fait chaud. Il vente à écorner un taureau. J’arrive au bateau à 10h30 mais il y a une file et je dois attendre celui de 11h00. En arrivant au chantier, je m’aperçois que le papier noir du toit s’est en partie défait. Je répare le tout mais je ne peux pas terminer car M. Béemmère arrive avec le bois. Pendant que l’on décharge le camion, il nous tombe un torrent d’eau tropicale. Je reste à l’intérieur, heureux d’avoir pu réparer le toit avant. Mais je constate que le pignon sans condom n’est pas très étanche. Après la pluie, je monte en poser un. La pluie est au programme alors mettons les chances de notre bord.

 

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Papier noir et condom

 

Le soleil revient et je commence à construire les chevrons. D’abord le chevron double qui servira de modèle pour tous les autres. Le travail progresse bien car j’ai l’expérience. À 17h30 j’arrête le travail. J’ai 2 paires de chevrons presque complétés. Comme j’avais commencé vers 14h30, ce n’est pas si mal.

 

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Fabrication des chevrons

 

Et comme Jean-Luc n’est pas là, je dois me préparer à souper. Un petit tour chez Bonichoix qui mal y pense et me voilà devant un poulet BBQ et une salade de patates. Je fais la vaisselle, me lave ce beau moi et je suis prêt pour un cinéma maison sur écran lilliputien de 10 pouces.

Ce soir c’est une première : je dors dans la maison.

 

Jeudi, 24 juillet 2014, jour 31

 

La nuit a été bonne. Le matelas est pneumatique, je l’appelle ma balounne. Je n’ai pas aussi bien dormi qu’on aurait pu car le matelas manquait d’air. Peut-être aussi est-ce dû au front froid qui a abaissé la température drastiquement faisant diminuer la pression d’air à l’intérieur du matelas selon la loi des gaz parfaits PV = n RT qui établit que la pression est proportionnelle à la température. En tout cas, aujourd’hui, je l’ai gonflé plus durement. (C’est un exercice de mauvais français)

Ce matin il fait très beau. C’est frais à 7h00 mais à 8h00, je suis en petit chandail. Je continue la fabrication des chevrons. À midi, j’ai terminé et même le chevron double a son début de nid de pie de fait.

  

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Les chevrons, le double et son nid de pie

 

Jean-Luc arrive à ce moment. Il libère sa chienne qui coure le sprint final comme si elle avait le feu au cul.

Après le dîner, je commence la fabrication des murs. À 17h00, j’en ai un de fait. C’est trop peu mais pour ma défense, je dois dire que j’ai coupé les poteaux pour les 4 prochains murs et j’ai fabriqué mon lit pour la cohabitation avec le vieux frère. J’ai même solidifié le papier noir sur le toit.

 

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Un mur, c'est peu mais un lit c'est beaucoup

 

Je termine la journée par une bonne bière froide assis sur la devanture de la maison à regarder les touristes en vélo. Jean-Luc nous fait un bon spaghetti et après mes ablutions, je suis prêt pour la nuit. Jean-Luc nous allume un feu sur la plage avant le dodo.

 

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La brouette qui transporte le bois et le feu surveillé par la chienne Cappucine

 

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Réflexion auprès du feu

 

Vendredi, 25 juillet 2014, jour 32

 

J'ai beaucoup mieux dormi. La balounne avait la pression recommandée par le fabriquant évitant ainsi un comportement erratique sur le lit. La température est bonne et je m'affaire à construire les murs. Avant le dîner, j'en fabrique 3 et en après-midi 2. Il en reste donc 2 à faire.

Comme c'est du déjà vu, je ne m'éterniserai pas sur le sujet. Par contre, il faut parler de l'arrivée du troisième frère. Comme il ne lui reste que quelques mois avant d'avoir son chèque de la pension de vieillesse, il faudra l'utiliser pour les gros travaux avant qu'il ne soit trop tard. Jean-Luc a sorti son marteau pour améliorer la montée vers la porte. On a pas encore d'escalier et la montée est glissante par jour de pluie. Les nez prend son marteau, dis-je et pose des lattes de bois sur la dite montée pour améliorer la prise du pied lors de fortes accélérations vers l'entrée. Beau boulot.

 

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Jean-Luc fait un travail d'importance et il le fait avec sérieux

 

La visite s'annonce par téléphone de St-Joseph-de-la-Rive. Apparemment la longue côte fut un peu stressante à descendre considérant une roulotte de 24 pieds accrochée au cul d'Adélard (nom donné à la camionnette du couple Desmeules-Julien).

Malgré les instructions extrêmement précises données au chauffeur par JoeLuc, le convoi s'est fourvoyé. Ayant manqué la sortie, il a dû faire un détour de 3 minutes au moins. Finalement, Adélard s'est pointé le nez et j'ai guidé le chauffeur pour positionner la roulotte de chantier à son emplacement. Tous les services ont été fournis: eau, électricité et fosse sceptique. À l'Île, on reçoit bien.

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Installation de la roulotte de chantier

 

Après l'installation de leur maison, Côme et Danyèle ont bien voulu prendre l'apéro de 5h. Ils sont de la visite de choix. Ils offrent l'apéro, prépare l'épluchette de blé d'Inde et concocte le souper: barbe-à-queue de pilons de poulets avec légumes frais de Louiseville. Et, sans gêne (ici, je parle de nous, Jean-Luc et moi), ils ouvrent une bonne bouteille de rouge. Difficile après de réclamer les frais de terrain de camping, mais on l'a fait pareil.

Ce fut une belle soirée et de belles retrouvailles. Le coucher est tôt chez les Desmeules, alors bonne nuit.

 

Samedi, 26 juillet 2014, jour 33

 

Vers 5h, Jean-Luc commence à brasser discrètement et va prendre sa marche avec l'enfant de chienne (Cappucine) et mon expression est très appropriée. J'essaie de me rendormir mais à 5h15, j'entends brasser dans la roulotte. Eh oui, Côme est debout et voudrait commencer à travailler. Difficile d'arrêter un pur sang. Je résiste et continue à me lover dans mon sac de couchage. Finalement à 6h00 mon cadran sonne. J'écoute les nouvelles de Radio-Canada et à 6h15, je me lève pour le déjeuner. Il y a de la pression, le frère numéro 2 veut travailler. On canalise son énergie sur la fabrication d'une table plus appropriée pour le logis. Pendant ce temps, je peux prendre mon café.

 

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La table ou comment canaliser de l'énergie

 

Après mes soins dentaires et une table très solide, je lâche le pur sang à la fabrication des 2 murs restants. Je coupe le bois et il assemble selon les plans de l'ingénieur.

Le travail est vite expédié et la prochaine étape consiste à lever les murs. Plutôt que de ralentir le pur sang, chaque nouvelle étape le stimule et le travail avance vite. J'ai peine à planifier l'étape suivante.

 

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Le pur sang à l'oeuvre

 

Le mur de la cuisine à Jean-Luc doit être enlevé car il avait été prêté temporairement, sa place est dans la salle de toilettes. Jean-Luc est mis à demeure de ramasser ses assiettes et ses couteaux car ils pourraient orner la salle de toilette où, il faut en convenir, n'est pas l'endroit pour y loger même pour les culs hier. (Pour ceux qui ne l'auraient pas pognée: cuiller ou cuièrre). Danyèle arrive à la rescousse et donne un sérieux coup de main au chef de la cuisine. En plus, elle manie la scie pour faire de jolies petites tablettes à épices et autres choses pour loger les assiettes et les autres choses.

 

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Jean-Luc et son aide Danyèle sans son mur

 

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L'érection des murs

 

À midi,  Jean-Luc fait tinter le triangle qui annonce l'arrêt des travaux et l'appel à la soupe. Le dîner est copieux. La roulotte de chantier est luxueuse et la cuisinière fine.

En après-midi, on complète l'érection des murs. Il faut boucher l'ouverture de la cuisine laissée béante par l'enlèvement du mur. On construit donc un mur en polythène et on bouche le toit. Et c'est mieux, car le ciel se noircit et le grondement de l'orage se fait entendre. Les travaux sont suspendus avant le tintement de la cloche et nous devons se précipiter sur l'apéro avant 5h. La pluie tombe mais la journée est bien remplie.

 

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Le mur de la cuisine en plastique

 

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Le fruit du travail de l'équipe Jean-Luc et Danyèle

 

Je me fait chauffeur et la limousine de Jean-Luc est utilisée pour faire un tour de l'Île à nos invités. La pluie cesse et nous sommes pris dans un embouteillage causé par une noce. Les klaxons sont à l'honneur et les résidents de la pointe d'en bas lèvent leurs verres aux nouveaux mariés.

De retour à la maison, nous prenons un bon souper en gang dans la roulotte. Le vieux sort une bouteille de gnôle et la fête commence.

 

Dimanche, 27 juillet 2014, jour 34

 

Ce matin, Côme a calmé son ardeur et je réussi à prendre mon déjeuner plus calmement. Le travail débute vers 7h00 seulement.

Aujourd'hui, il faut monter les chevrons. La façon de faire a déjà été établie donc c'est plus facile. L'opération reste quand même spectaculaire. Je prépare la corde pour lever le chevron double et je sors ma calculatrice pour déterminer la longueur de corde qui permet de retenir le chevron en position verticale. J'installe la corde sur le téton du chevron double et un bout sur le morceau de bois qui sert de taquet.

 

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La corde est installée

 

Avant de continuer, une vérification des calculs s'impose et j'annonce que le décompte peut commencer. Cinq...quatre...trois...deux...un...lift up. Le chevron s'élève en deux temps et 3 mouvements, Côme manipulant le 2 x 4 comme une baguette de chef d'orchestre. Les calculs sont bons car le chevron double pointe fièrement vers le ciel. On le fixe aux murs et on serre la corde afin de pouvoir adosser l'échelle.

 

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Houston, tout va bien!

 

Il fait un temps superbe. Le soleil brille et le vent discret. Mais le travail doit continuer. Les autres chevrons sont amenés à l'intérieur des murs et sont montés dans la séquence que le chef de chantier (c'est moi, le chef de cuisine, c'est Jean-Luc) a déterminée. Avec Côme, il faut réagir vite et les chevrons s'élèvent sur la structure à une vitesse folle. À midi, ils sont tous en place et on peut monter joyeusement au nid de pie.

 

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Prêt à monter dans le nid de pie

 

Les nuages s'amènent et la pluie est imminente. Il faut fermer les deux ouvertures dans le toit de la cuisine qu'il a fallu pratiquer pour placer deux chevrons.

Le dîner est servi dans la maisonnette et la pluie commence. Heureusement que nous avons pu fermer les deux ouvertures. Nous avions prévu cette forte pluie et je lâche le pur-sang dans la fabrication de deux murs à l'intérieur qui fermeront la salle de toilette et la cuisine.

 

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 Fabrication du mur intérieur de la salle de toilette pendant la pluie

 

La pluie finit par finir et nous commençons la crinoline. C'est la structure sur le pourtour du toit qui recevra les solives. Nous commençons par celle du mur de la cuisine qui est prioritaire pour ne plus déranger le chef. Nous continuons à l'extérieur et à la fin de la journée, nous avons la moitié de fait.

 

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Face de pur sang dans la crinoline

 

Nos invités nous offrent la douche dans la roulotte de chantier que j'accepte avec grand plaisir. Rien de meilleur pour terminer la journée. Le souper se fait joyeusement à l'intérieur de la roulotte car le ciel est incertain.

 

Lundi, 28 juillet 2014, jour 35

 

La routine s'installe. Le déjeuner est expédié et le travail commence. Nous terminons la crinoline et aussitôt nous commençons la pose de la couronne en faîte de toit qui recevra les longues solives. Il faut mesurer les angles composés correctement et ajuster chacun des 8 morceaux. Par chance, Côme, qui est aussi ébéniste réussi à faire la coupe des morceaux de bois avec une précision à faire rougir n'importe lequel charpentier.

 

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Pose de la couronne pendant que tout le monde parle au téléphone

 

Nous installons les longues solives et nous poursuivons avec les autres plus courtes. Je suis dans les hauteurs à mesurer et Côme coupe le bois qu'il me tend à bout de bras. Dans l'après-midi, nous réussissons à poser les solives sur 8 demi pans de toit. Sachant que la structure est octogonale et donc qu'elle possède 8 côtés, par calcul arithmétique, nous avons donc 16 demi pans à faire. Comme nous avons 8 demi pans de fait nous avons alors un demi toit de fait.

 

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Réjean est en haut qui... Côme est en bas qui...

 

La journée de travail est arrêtée par la représentante de la CSST, madame Danyèle Julien qui juge le travail en hauteur risqué à cause de la pluie qui a commencé à tomber. Nous nous résignons à quitter le chantier et à se diriger vers les lieux de repos.

La pluie tombe dru et nous nous préparons pour le souper et le dodo.

 

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La représentante de la CSST qui a arrêté le chantier

 

Mardi, 29 juillet 2014, jour 36

 

La température est encore une fois très clémente. Nous travaillons sur la suite de la pose des solives. Nous réalisons alors que nous avions oublié un demi pan la veille. Il est vite complété et nous attaquons le demi pan du côté de la cuisine. Nous défaisons le polythène qui recouvrait le toit et nous posons toutes les solives sur ce pan. Nous installons la membrane coupe-bise que nous solidifions avec un 2 x 3 sur la solive du centre et des 2 x 2 sur les autres. Nous posons le contreplaqué sur le pan et la journée est terminée.

 

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La journée se termine là dessus

 

 

Mercredi, 30 juillet 2014, jour 37

 

Le travail se poursuit par la pose de membrane et de contreplaqué sur un autre pan de toit. Ensuite, nous fabriquons 2 petites fermes de toit dont une est immédiatement posé sur le pan du toit vis à vis de la cuisine. Nous coupons le contreplaqué au dessus de la dernière ferme de toit de la cuisine et nous pouvons faire l'installation finale du contreplaqué sur le toit de la cuisine.

Il convient ici de faire une pause langue française. La venue de gens de l'extérieur de notre patelin nous permet d'apprendre de nouveaux mots qui précisent un peu mieux le travail. Avant de poser les bardeaux d'asphalte sur le toit de la cuisine, il faut poser le larmier et les noues. Que sont-ce? Le larmier est la bande de métal qui s'installe dans le bas du toit et qui recouvre l'arête formé par le toit et la partie verticale du rebord. Elle dévie l'eau de pluie sur le facia qui est la tôle qui recouvre le rebord du toit. La noue est une bande de métal qui recouvre le joint formé par la rencontre de 2 pans de toit et qui dirige l'eau de pluie vers le bas comme le ferait une rigole.

Maintenant nous pouvons poser les bardeaux d'asphalte. Comme il y a beaucoup d'angles dans la rencontre des toits, quelques erreurs se glissent dans la découpure si bien qu'il faut reprendre la coupe quelques fois et chercher un coupable. En fin de journée, le travail est complété dans la bonne humeur et dans la chaleur. Jean-Luc aura une cuisine étanche à la pluie.

 

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Coucher de soleil dans les solives

 

 

Jeudi, 31 juillet 2014, jour 38

 

Le travail est routinier maintenant. Nous posons la membrane sur les autres pans de toit, les 2 x 3 et les 2 x 2 et tout le contreplaqué qui recouvre les solives. Maintenant que le toit principal est terminé, nous fabriquons les petites fermes de toit pour la salle de toilette. Elles sont hissées sur les murs, alignées et vissées avec un contreventement. Nous commençons la pose du contreplaqué mais nous devons arrêter et poser d'urgence le papier noir sur le pan de toit du côté cuisine car l'orage se pointe à l'horizon. Le papier noir rendra étanche temporairement la pan de toit et ainsi la cuisine à Jean-Luc. La journée se termine par l'orage.

 

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Larmier, noue et bardeaux

 

 

Vendredi, 1 août 2014, jour 39

 

Aujourd'hui, c'est une petite journée car nous devons quitter à midi. Nous défaisons l'échafaud qui nous ne servira plus. J'avais appelé la veille chez BMR pour les aviser qu'ils pouvaient venir la chercher.

Nous complétons le contreplaqué du toit de la salle de toilette avec les échelles. Nous posons les 2 dernières noues. Il nous reste un peu de temps pour poser le contreplaqué en bordure de toit. Nous arrêtons parce que nous n'avons plus de matériaux.

 

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Mesure et traçage de précision pour le contreplaqué de la salle de toilette

 

Nous ramassons le chantier, préparons la roulotte à son départ et vers 11h00 nous sommes parés à quitter. Côme et Danyèle vont prendre une semaine de vacances à Baie St-Paul et moi je retourne à Chicoutimi. Jean-Luc profitera seul de sa maisonnette qui elle n'est plus seule: sa jumelle est juste à côté d'elle.

 

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Fin de l'épisode

 

Nous ne pouvons embarquer sur le bateau de 11h30 et nous prenons celui de 12h00 par une belle journée ensoleillée. Ça sent les vacances.

 

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Bonnes vacances

 



11/08/2014
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