pharamen

Vendredi, 30 mai, jour 24

Mes activités ont changé de sorte que je pars pour l'Isle-aux-Coudres vendredi matin. La journée est supposée pluvieuse. À Chicoutimi c'est bien. Arrivé au bateau de 11h30, il y a de l'orage dans l'air. Arrivé à l'Île, il y a de l'orage au sol. Au dessus de Baie St-Paul, l'orage était très menaçant.

Orage menaçant

Je reste 1 heure dans l'Astrordinaire à regarder l'orage tomber. À 13h00, je peux commencer. Je pose les solives sur un pan du toit et je retourne dans l'Astrordinaire pour une autre session de pluie. J'en profite pour faire la sieste. Aussitôt la pluie terminée, je continue et termine un autre pan de toit. La pluie revient. Il est 17h30, j'arrête les travaux. Je vais faire une tour de l'Île et j'arrête à l'Ancrage pour faire un peu d'internet. Même si c'est fermé, le signal du router sort par la fenêtre et vient animer mon ordinateur. Je reviens pour prendre une tite frette et faire le souper.

Samedi, 31 mai, jour 25

Il ne pleut pas mais c'est couvert. Il vente à écorner les bœufs. C'est un vent qui vient de Matane donc nord-est-est. Je commence tôt vers 7h30. Je continue la pose des solives sur les 4 pans de toit qui restent. Je termine vers 12h30 et Jean-Luc vient d'arriver. Je prends une pose bière et petits sandwich que mon frère m'offre. Il y a peu à dire sur la construction étant donné que c'est une répétition des étapes précédentes. C'est une étape longue à réaliser mais petit à petit l'oiseau fait son nid et moi je fais mon nid de pie. Une photo donne le résultat final.

Comme l'oiseau

Après le dîner, je m'affaire à installer la membrane pare-air. Que c'est ça? C'est une pellicule de plastique tressée qui est posé sur les solives du toit et agrafée. Sur les solives, j'installe une fourrure de 2 x 2 pour maintenir solidement la membrane et pour laisser un vide d'air entre la membrane et le contreplaqué qui recevra le bardeau d'asphalte. Ce vide d'air permettra de laisser passer l'air par convection entre le bas du toit (soffite) et le haut du toit où sera installé un évent. C'est la façon d'isoler un toit cathédrale. Pour un toit normal, le vide d'air est dans les fermes de toit. Mais nous verrons ça plus tard.

Il y a 2 pans de toit complets de fait. Demain, dépendamment du vent, je ferai le reste de la membrane ou je commencerai l'installation du contreplaqué.

La membrane

Dimanche, 1 juin, jour 26

Étrange début de journée et de mois! Il ne pleut pas, il ne vente pas et il ne fait pas froid. Cette journée s'appelle l'été. Météomedia avait prévu ça la veille mais il y a peut-être un décalage d'une journée. Il fait tellement beau, qu'à 8h00, je travaille en t-shirt.

Belle journée!

Je pose la membrane sur les 6 pans de toit qui reste. J'installe toutes les fourrures 2 x 2 sauf sur la solive centrale sur laquelle j'installe une fourrure 2 x 3 afin d'avoir plus de largeur pour le joint des contreplaqués. C'est une opération aérienne et je dois travailler comme un funambule. Mais comme je n'ai pas de filet de sécurité, j'enfile mon attirail de monteur et je boucle mon crochet sur une corde de sécurité. En cas de chute, je resterai suspendu entre ciel et terre. À la fin de cette étape, le tipi fait place au nid de pie.

Fin de l'étape membrane

Opération aérienne mais harnaché

Le tipi avec nid de pie

Après le dîner, je commence l'installation du contreplaqué. La découpe est critique pour éviter les pertes. Je prends mon ordinateur et je fais quelques simulations sur Autocad pour déterminer la meilleure façon de couper le contreplaqué.

Calculs en cours

Je commence avec un morceau et avec Jean-Luc qui sort ses muscles et sa motivation nous montons le morceau sur le pan du toit. Le morceau est juste parfait. Sur cette lancée, nous installons les autres morceaux. Si bien qu'à 16h30, nous avons 6 pans de faits sur 8.

Le morceau s'ajuste parfaitement

6 sur 8

La fatigue m'est entrée dans le corps et il vaut mieux arrêter que de risquer un accident.

La bière est bonne, le vin est bon, le souper délicieux et, miam, la tarte au sucre et pommes est succulente.

Lundi, 2 juin, jour 27

Ce matin la température est maussade. Il fait chaud mais il tombe des gouttes. Nous terminons la pose du contreplaqué sur les 2 derniers pans de toit. Ensuite, il faut grimper au sommet pour poser les plus petits morceaux de contreplaqué. Il faut que je monte 8 pieds sur le toit avant d'atteindre la zone de travail. J'ai pensé comment m'y prendre une partie de la nuit mais je n'ai pas d'idée. Je voulais construire une échelle en 2 x4 mais c'est Jean-Luc De Vinci qui me donne l'idée brillante de défaire notre échelle télescopique en deux longueurs de 10 pieds. Aussitôt dit, aussitôt fait. Je démonte l'échelle en 2 morceaux et j'attache une section à notre super corde. Jean-Luc la hisse sur le toit et je monte dans l'autre section pour fixer un morceau de bois sur le toit pour bloquer l'échelle en bas. La corde retient le haut de l'échelle en haut. Je peux donc monter jusqu'au faite sans problème. Le travail se fait très bien. Je visse tout le contreplaqué et à 12h00, le travail est complété.

Brillante idée de Jean-Luc de Vinci

On le ferme le toit

Fini

Après dîner, c'est la fabrication des fermes de toit qui commence. Une ferme de toit est un assemblage de pièces de bois qui se dépose sur les murs pour recevoir le recouvrement de toit et le gypse à l'intérieur. C'est une structure mécanique assez forte pour soutenir le poids de la neige. L'isolant se place sur la base et le reste doit être bien ventilé. On pourrait y avoir un grenier, mais les nôtres sont trop petites pour en faire un et ce sera une vide ventilé. Il faut préparer le plan de travail. Certains bricolages ont besoin d'être déplacés.

Sur un air connu:

"Jean-Luc, sans arrêt,

déplaçait ses galets."

Je fixe le plan sur le mur et je commence la coupe des 2 x 6 et du 2 x 4 qui, vissés sur le plancher, forment le modèle ou gabarit. Il faut construire 5 fermes pour la cuisine et 4 pour la salle de toilette. Elles sont toutes assemblées sur le modèle. C'est un travail répétitif et Jean-Luc manie la perceuse avec difficultés au début mais apprend les trucs du métier.

Plan au mur

Le gabarit vissé sur le plan de travail

Jean-Luc visse sous l’œil indifférent de Cappucine

Les fermes sont terminées

Avec l'aide du frérot, nous montons les 5 fermes sur les murs de la cuisine. Elles sont maintenues en places par un contreventement et sont vissées à leur base sur les murs.

Installation et contreventement

Avant la fin de la journée, Jean-Luc voulait qu'on ferme l'ouverture de ventilation du toit. Il a préparé la membrane de plastique et je suis monté encore une fois jusqu'au-dessus du tipi pour poser ce préservatif à pluie.

Le préservatif

Il faut garder le contact

Finalement, la journée a été très agréable. Le vent s'était couché vers 9h00, il a fait chaud, les mouches sont arrivées et même le soleil est venu nous saluer.

Une bonne bière nous a rafraîchis avant de manger un bon spaghetti italien.

Mardi, 3 juin, jour 28

Il fait frais, le brouillard est proche et les nuages sont là. La journée s'annonce quand même belle pour travailler. Je suis en forme et j'ai faim. J'ai décidé de manger 2 œufs, rôties et cretons avec bien sûr un bon café partagé avec le vieux frère. L'Astrordinaire est vraiment confortable pour le petit matin.

Un bon déjeuner dans l'Astrordinaire

Je débute par la fabrication de 2 petites fermes qui vont être placées sur le toit principale. Elles ne servent qu'à transmettre l'appui sur le grand toit.

Jean-Luc et la petite ferme

Ensuite il faut poser le contreplaqué sur les fermes de la cuisine. Il faut 1 1/2 feuille par côté plus les parties à angles qui s'appuient sur le grand toit. Il faut travailler au travers des fermes et quelques fois sur l'échelle attachée à la corde. La méthode a été expérimentée à souhait.

Pose du contreplaqué sur les fermes

Presque fini

Le toit de la cuisine est terminé mais il devra être découpé pour s'ajuster sur le toit de la deuxième partie de l'habitation. En après-midi, je répète le même processus pour la salle de toilette. Par contre, cette fois, le travail est définitif.

La salle de toilette

Progression

Vue d'ensemble

La journée s'achève sur un magnifique soleil qui réchauffe le coeur. C'est l'heure de l'apéro qui se prend face au soleil près de l'Astrordinaire. Un bon verre de vin après une journée de travail amortit les bonhommes.

Mercredi, 4 juin, jour 29

La nuit a été confortable. Il semble que l'été serait arrivé. Après une belle soirée ensoleillée, une nuit calme et un matin couvert mais chaud, nous commençons notre dernière journée.

Il faut ramasser le chantier et quelle belle façon de ranger les fenêtres que de les poser dans leur emplacement. Il faut d'abord découper l'ouverture dans l'aspénite. Avec la scie requin, je découpe, non sans peine (la lame est finie), toutes les ouvertures.

Je découpe les ouvertures

Et la vue!

Ensuite je pose les fenêtres dans les trous pendant que Jean-Luc les maintient en place à l'aide d'une baguette. 

Un coup de balai à maman avant la pose

Quelques vis

Bien sûr ce n'est qu'une installation temporaire en attendant l'isolation. Mais que le monsieur est content. La pièce devient tout à coup ensoleillé (il est arrivé le coquin) et Jean-Luc se remplit d'énergie à préparer son logis. D'abord, il faut un lit à la hauteur car coucher à terre est maintenant chose du passé. Avec des morceaux de bois je confectionne un lit, un comptoir de cuisine, un vaisselier et une tablette pour la toilette.

Fabrication du lit

Prêt à dormir

Une cuisine fonctionnelle

Fin de la semaine de travail

Pendant que je ramasse le chantier et mes outils, Jean-Luc va nous acheter de la bière pour fêter notre fin de chantier. Je trouve le temps de jouer avec le chien dehors au soleil et nous mangeons. Le départ se fait par le bateau de 14h00, moi pour le Saguenay et Jean-Luc pour Baie St-Paul. Il revient coucher dans sa nouvelle demeure.

Bonjour la Galette

Je reviens fin juin.