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Enfin l’été. Il est un peu tardif cependant. Je reviens de voyage à l’étranger dans un pays appelé le ROC pour Rest Of Canada. J’ai passé cinq semaines à Kitimat et me revoilà enfin pour débuter les travaux d’érection du phare. Il fait beau soleil, la mer est lisse et on a le goût de commencer.

 

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Le ciel est bleu, il fait beau

 

 

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Aujourd’hui, c’est une mise en bouche. Avant de construire l’ossature de bois, il faut que j’installe des plaques d’acier sur les pieux afin de recevoir les colonnes du temple. Celles-ci seront boulonnées sur les plaques d’acier solidaires des pieux. Le phare ne pourra pas se sauver. Les plaques d’acier ont été préparées par Simon-Mathieu, le fils. Elles mesurent 5 pouces par 7 pouces et ont deux trous de 3/8 pouces. Elles doivent être soudées sur le dessus des pieux.

 

Je me suis trouvé un soudeur pour faire ce travail : moi. Eh oui, je me suis transformé en soudeur en mettant un masque et en agrippant le whip, en français on appelle ça le porte électrode. D’ailleurs, Jean-Luc me demandait à quoi servait la pince que je mettais sur le pieu. C’est le négatif, lui dis-je, donc la cathode et la baguette que je tiens avec le whip c’est l’anode. Ça l’air brillant comme ça mais ma machine à souder est une AC donc, elle n’a pas de polarité. C’est tout faut ce que je dis mais qui a compris? L’important est de fixer la plaque d’acier sur le pieu avec un beau bain de fusion d’acier 7018.

 

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Un vieux parmi les pieux

 

 

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Le soudeur, c'est moi

 

 

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Position du gymnaste. Une petite Miller n'est pas toujours celle qu'on pense

 

 

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Une si belle visite

 

 

Après soudure, j’ai donné deux couches de peinture anti-corrosion sur le joint, histoire de se donner bonne conscience. Et voilà, le travail est terminé. Ce n’est pas une grosse journée.

 

J’ai mis mon costume de cycliste et je suis allé faire un tour de l’Île. Je suis arrêté chez BMR pour commander les matériaux. Ils me seront livrés samedi matin. Lundi après-midi, l’étalon et la dame de la CNESST (ben oui, ça changer de nom), viendront prêter main forte à l’érection du phare. Ce sera vraiment amusant.

 

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Je suis parti de Terres-Rompues à 6:50 sous un beau ciel ensoleillé. On prévoit jusqu’à 30 C mais à l’Île, je ne verrai pas plus que 18 avec du vent assez fort. Arrivé à 10:00 chez le vieux frère absent, je décharge mon auto et commence le chantier.

 

L’objectif est de faire deux demi-planchers qui seront déposés sur les pieux. Il faut d’abord couper les feuilles d’aspénite qui sont vissées sous le plancher pour empêcher les bibittes de bouffer la laine minérale. C’est beaucoup de mesurage et de coupes excentriques.

 

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C'est exentrique l'aspénite

 

 

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Lui, c'est moi

 

Parlant d’excentriques, Jean-Luc m’appelle pour venir dîner. C’est Hélène qui nous a fourni le repas : une délicieuse salade de couscous. J’avais au préalable demandé à l’ermite de ne pas la contaminer avec ses pâtes. Oh là là, il ne l’a pas pris. Il n’a pas aimé le mot « contaminer » alors j’ai risqué le mot « doper ». Ça n’a pas arrangé les choses. Comme il n’est pas rancunier, on s’est rendu au dessert sans trop de problème.

 

J’ai repris le chantier en coupant des malandriers avec des angles de 90 degrés et 8,1 degrés. L’assemblage se fait avec des vis en suivant le plan que j’avais préparé. Tout va bien. Je finis par finir tout le coupage du bois et j’ai commencé l’assemblage.

 

C’est alors que je reçois un appel de la madame de la CNESST qui m’apprend qu’elle est sur le bateau. Je ramasse le chantier pour que ma note soit plus élevée et on attend la roulotte de chantier et l’étalon qui l’amène. Il est tout près de 16:00 lorsqu’ils arrivent. On fait l’installation du motorisé et on présente les poules aux nouveaux arrivants de même qu’une courte visite du chantier.

 

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La madame de la CNESST avec son nouveau casque de sécurité,

madame Boivin, sors de ce corps

 

 

La journée est déjà presque terminée, mais histoire de délier les sabots de l’étalon, on assemble ce qui reste des malandriers et le plancher est pratiquement prêt à être monté sur les pieux.

 

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L'étalon et les malandriers

 

On se rassemble dans la chaumière de grand frère et un très bon souper nous est servi. Merci Danyèle. La couchette est vite arrivée.

 

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Incroyable! Côme fait la grasse matinée ou plutôt, il lit sa Presse, si bien que je peux prendre mon café calmement et déjeuner avec Jean-Luc. La journée s’annonce pluvieuse mais pour le moment c’est bon. Jean-Luc nous quitte pour aller sur le continent chercher ses nouvelles poules. Côme et moi déballons le beau banc de scie de chantier que je me suis acheté et nous délignons des renforts de contreplaqué. Pendant que je me rends chez BMR pour acheter des fourrures 1 x 3 et du coupe-vapeur, Côme prépare les plaques de renforts sur sa scie à onglets. Nous continuons le travail du plancher mais la pluie nous arrête et nous devons couvrir le chantier de coupe-vapeur. Nous devons nous réfugier à l’intérieur et attendre que la pluie cesse. On en a pour la journée.

 

Vers midi, Jean-Luc revient avec sa précieuse cargaison : deux poules. La pluie ne nous arrête pas et nous allons accueillir les nouvelles pensionnaires. Nous ouvrons la boîte comme si c’était un cadeau de Noël et nous les jouquons sur leur perchoir. Enfin, c’est l’heure de dîner. Une bonne soupe maison avec biscottes mais ce n’est pas suffisant pour moi. Je dois me rachever à coup de jambon et moutarde.

 

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Le cadeau de Noêl

 

Il pleut toujours et je décide d’aller faire un petit somme dans mon campeur. Mais pas plus d’une demi-heure plus tard, l’étalon vient piaffer à ma porte. La pluie a cessé et le travail nous attend. Nous complétons le demi-plancher mais cette fois nous le complétons. Avec des avertissements de toutes sortes venant de la madame de la CNESST, nous glissons le demi-plancher sur les pieux.

 

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Sous les cris de la madame, le demi-plancher-1 est glissé sur les pieux

 

Ensuite, avec toute la précision possible, nous positionnons le demi-plancher à son endroit définitif. J’ai oublié la rosace. Vite, il faut la découper et merde il faut se coucher sous le plancher pour la visser. Enfin tout est parfait mais la pluie revient. Ce sera encore une pause mais pas trop longtemps. Pour ne pas déballer le travail, je priorise la fabrication des entretoises et des premiers morceaux des colonnes. Demain, nous serons prêts à faire l’érection de ces colonnes qui nécessitent de la précision et des calculs trigonométriques.

 

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La rosace, merde

 

 

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Je vais te visser, Rosace

 

C’est l’heure de l’apéro. Les discussions vont bon train et le menu de poissons est discuté. Comment le hareng sera-t-il arrangé? Décapiter un caplan signifie-t-il le capeler? Difficile de faire des choix, un sanglier sera peut-être la solution.

 

Le repas est délicieux. Un rôti de palette avec légumes au four, que dis-je, légumes à l’étuvée. Les erreurs nous emmènent dans des lieux différents et c’est loin d’être négatif. Je termine mon repas et celui de Danyèle avec une double portion de brownies faits avec du vrai cacao. La question qui fait bondir Côme de sa cômeuse est : où trouve-t-on du faux cacao?

 

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Il fait beau soleil et ce sera venteux. Le déjeuner est assez rapide et la journée de travail commence tôt. Nous posons les premiers 2 x 10 de huit pieds à un angle de 8,1 degrés, ce qui constitue le début des huit colonnes. Comme ils sont appuyés sur les pieux, ils permettent de soutenir le demi-plancher qui ne tenait que par la feuille d’aspénite sous les solives principales.

 

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Oui, ça se tient par les colonnes

 

On complète le deuxième demi-plancher et on le glisse sur les pieux pour l’assujettir au premier. Encore une fois, il faut vérifier la position de l’ensemble avec la maison existante. Ensuite on pose le quatrième 2 x 10 de huit pieds et on double les huit pieds avec des seize pieds ce qui nous permet d’installer les pieds de métal qui sont boulonnées aux pieux. Il faut percer deux trous dans le bois du pied de la colonne mais aussi deux trous dans l’acier, ce qui est un travail assez laborieux. Nous continuons l’assemblage des autres colonnes de la même manière. À cette étape, le plancher est solide et ne peut plus bouger. Les colonnes sont solidaires des pieux et elles pointent déjà vers le ciel.

 

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deux fois une demi égale un

 

 

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Ça va être solide

 

La pause dîner s’insère dans ce travail laborieux et elle est la bienvenue. Jean-Luc nous a préparé un pâté de l’ermite qui est une variante du pâté chinois. Danyèle en profite pour nous donner un cours d’histoire de l’origine du pâté chinois. Tout est délicieux et au goût de tous.

 

Le travail reprend sous le soleil. La journée avance bien. Afin de bien solidifier le plancher, on pose les pièces de bois sur le pourtour du plancher et qui sont la lisse des murs. Les pièces de bois sont coupées avec un angle de 8,1 degrés sur le chant et 22,5 degrés aux extrémités. Finalement, on termine la journée avec la coupe des lambourdes que Côme aime bien appeler calembours qui servent à supporter les solides transversales. On en pose 4 sur les 16 au total et le chantier est fermé pour aujourd’hui. La fatigue commence à nous saper des neurones et il vaut mieux se reposer, la construction est un divertissement et non une corvée.

 

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La lisse du bas des murs

 

Le souper est un barbecue de pilons de poulet qui est cuisiné sur la galerie à l’abri du regard de poules.  Même si leur cerveau est de la grosseur d’un pois vert, comme le prétend Côme, il ne faudrait pas les traumatiser. Une entrée de moules provençales nous est servie. Quel délice. Encore une fois, nous apprenons une nouvelle tournure de phrase pour remplacer le terme désobligeant de « contaminer » ma salade par conserver « l’intégrité » de la salade. Et tout le monde est heureux. Vingt heures arrive et Côme ferme subitement les yeux. Ce n’est même pas l’heure des poules. Mais il n’est pas seul, nous laissons Jean-Luc avec la vaisselle et nous gagnons nos campeurs. Je n’ai pas le temps de m’allonger pour écrire mon blogue que mes yeux se ferment.

 

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C'est l'apéro

 

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Ce matin, le soleil n’est pas au rendez-vous mais le fond de l’air est chaud. On se réunit pour le déjeuner vers 6:00. Côme a apporté son vrai pain. Le vrai pain est un qualificatif du pain blanc commercial en opposition au pain que Jean-Luc fait lui-même avec de la farine sans nom et quelques additifs qui lui donnent une couleur autre que le blanc mélamine.

 

Le chantier débute vers les 7:15. On sait quoi faire et c’est routinier dans le sens qu’il faut compléter la pose des lambourdes (les calembours) comme la veille et la pose des solives de plancher. C’est un travail répétitif à mesurer chaque solives et les couper avec un angle de 22,5 degrés que vous avec compris être l’angle de 45 degrés divisé par deux et correspondant à 360 degrés d’un cercle divisé par 8 côtés comme un octogone. L’avant-midi se passe comme tel. Bien sûr il y a des accusations qui fusent à savoir que la mesure a été mal prise ou que celui qui coupe s’est trompé. Mais jamais on ne va jusqu’à vérifier pour ne pas trouver de coupable.

 

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Côme pose pour la pose des solives

 

Le travail avance bien et on prévoit avoir besoin de contreplaqué pour recouvrir le plancher. Je place une commande à Rose-Marie de BMR et quelques temps après le camion recule dans l’entrée. Un service rapide, c’est ce que l’on retrouve sur lÎle.

 

Le dîner est annoncé. La madame de la CNESST se fait porter malade : une gastro est l’excuse classique. Jean-Luc nous a préparé une contamination, excusez, un mélange de bœuf, de porc dans sa sauce et de nouilles en torticolis. Le tout est servi en toute intégrité. Alors que je suggérais un treillis pour le garde-corps de la galerie aérienne du phare, Côme a parlé d’une armature à béton et dans sa description, j’ai compris que c’était un tamis. L’ermite a justement acheté un tamis pour ses poules nous enseignant que le terme tamis est aussi utilisé pour mangeoire à volatiles. Étant dubitatif devant ces propos, j’interroge Google qui suggère plutôt le terme trémie. Là on comprend mieux et le pauvre Jean-Luc avait mal compris le mot trémie pour treillis à poule.

 

Après cette pause humoristique, nous reprenons le travail. Enfin le plancher est prêt à recevoir son revêtement de contreplaqué. Nous déposons 8 feuilles de contreplaqué de façon temporaire pour nous permette de travailler en hauteur. Elles seront coupées et assemblées ultérieurement. Maintenant nous pouvons compléter l’ajustement et le vissage des colonnes afin de préparer la construction du deuxième plancher. Pour se faire, il faut installer des pièces de bois qui supportent les solives à une distance de 108 1/8 pouces de la base sur le chant des colonnes. Côme coupent les pièces selon les plans no 22 et 27 et monte sur l’escabeau pour aller les poser. Je tiens le bout du gallon à mesurer pour qu’il puisse les visser au bon endroit. En fait, Côme fait presque tout le travail et moi je le surveille pour ne pas qu’il Côme tte d’erreurs. J’ai vraiment le beau rôle. Le vent se lève et la pluie s’annonce. Le plan B est mis à exécution : recouvrir le plancher-1 de polythène pour le protéger. Nous nous affairons à la tâche pendant que Danyèle et Jean-Luc ramassent les outils. Mais la pluie n’arrive pas. Comme Côme est impatient de poser la première solive du plancher-2 et sa rosace, nous continuons le travail sous la menace de la pluie imminente. La rosace est découpée avec des doutes sur la géométrie et vissée sur la première solive déposée sur le sol. Des critiques fusent de toutes parts et même vont jusqu’à l’obstination mais finalement la rosace est vissée à la convenance de tous. L’ensemble rosace-solive ou solive-rosace est transporté solennellement par Jean-Luc et Danyèle jusqu’à la zone de construction. Je l’attrape et le dirige vers Côme et ensemble nous la soulevons jusqu’à sa position finale. Côme fait l’assemblage ouest et ensuite je fais l’assemblage est. La journée se termine sur cette petite victoire.

 

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Pose des pièces de bois

 

 

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Transport de la solive-rosace

 

 

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C'est une victoire

 

 

La gastro de la madame est vite chassée par un petit verre de Kir et tout le monde participe à l’apéro dans la bonne humeur. Jean-Luc nous a cuisiné un délicieux souper de fruits de mer précédé par une entrée de truite fumée, pas de la vraie, celle pêchée et fumée par Côme lui-même. Je me déliche les babines encore et ma gourmandise aidant, j’ai réussi à aller chaparder les quatre crevettes restantes que Jean-Luc avait l’intention de donner à son enfant de Chine. Tout étant divisible par deux, mon frère qui se couche tôt est venu me voler deux crevettes. Et chacun retourne dans ses quartiers.



18/06/2019
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