pharamen

Dans la grande histoire de notre famille, il y a de petites histoires. Voici celle d'un adolescent délinquant.

Suite à la parution de l'histoire de la Renault Gordini (voir Appendice A), des informations provenant d'une source fiable dont je ne peux divulguer la provenance, me permet de relater un événement qui a été tenu dans le secret depuis 1967.

Bien sûr, en vous racontant cette histoire, je suis obligé de faire un acte de délation envers mon frère Côme, qui pourra me le pardonner, je l’espère. Ainsi donc, alors que la petite française, la Renault Gordini, était devenue orpheline et abandonnée dans le garage à la Carrière, un événement douteux, presque honteux, est survenu.

Un soir, mon frère, encore adolescent, s’acoquine avec un ami voisin dont je ne tairai pas le nom : Serge Boudreault.

Une canaille, c'est certain

Les deux canailles ont manigancé un complot dans le but d’aller faire une promenade avec la petite Gordini. Mais pour aller se promener sur la route sans éveiller de soupçons, il faut qu’elle ait des plaques d’immatriculation. Il en fallait  une en avant et une en arrière; cette pratique n'a été abolie qu'en 1978 . Sournoisement et habilement, il faut le dire, Côme enlève les plaques de l’auto de papa et les installent sur la Renault.

Photo prise avant le crime.

On voit très bien que la plaque est absente.

Les deux coquins partent à l’aventure sur les routes des environs. Côme adorait conduire cette petite auto. Ce plaisir valait bien le risque de se faire prendre en défaut. Pendant toute la durée de la ballade, ils ne se sont jamais fait prendre par la police.

Ce sera pour une autre fois monsieur l'agent

À son retour à la maison, il pensait que le tour était joué mais il avait sous-estimé l’instinct policier d’une mère. Lorsqu’il est entré dans la maison, maman était là, lui faisant face avec un air sévère de désapprobation.

Maman si douce, n'approuve pas du tout

Le moment de surprise laissa place à un air piteux. Pris en flagrant délit, il ne pouvait qu’avouer sa délinquance. Après une courte mais ferme discussion et une contrition plus ou moins sincère, maman  lui fit promettre de ne plus jamais refaire ce genre d’écart de conduite (automobile et autre). En échange, elle lui promet de ne jamais en parler à papa qui heureusement pour lui, dormait profondément. 

Moi? Oui, mais je ne le referai plus, c'est promis

Je n’ai pas compris comment papa ne s’était pas réveillé en entendant le petit 4 cylindres de la Renault. Je n’ai pas compris non plus comment mon frère avait fait preuve de tant de hardiesse devant cette possible colère du père. J’ai bien réfléchi et je pense avoir trouvé la réponse. Papa était tout simplement en train de rêver à un voilier.

Tout s'explique !