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2013-11-11-La grande histoire-De la guerre à la paix

En 1707, lorsque Joseph, à 22 ans, quitte La France, celle-ci est en guerre avec l’Angleterre. Lorsqu’il débarque en Nouvelle-France, celle-ci est aussi en guerre avec la Nouvelle-Angleterre. On se rappelle que les franco-canadiens et les Abénakis sont allés à quelques reprises donner une volée aux américains de Boston. C’est bien beau d’agacer les Anglais, mais il faut bien s’attendre à une riposte.

 

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Bostonnais ayant reçu des baffes

 

En 1708, quelques mois après le mariage de Joseph, un militaire américain envoie un mémoire à Londres pour demander une invasion de la Nouvelle-France. Le colonel insiste, il faut prendre Québec au plus vite et se débarrasser de ces maudits Français. Londres met le paquet! On confie à l’amiral Walker la mission de prendre la Nouvelle-France. Il sera aux commandes de 9 bateaux de guerre, 2 galiotes à bombes, 60 navires de transport de troupe : une gigantesque armada de plus de 12000 hommes, femmes et enfants.

 

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L'amiral Walker

 

En octobre 1710, juste après la naissance de Geneviève, le premier enfant de Joseph et Catherine, les anglo-américains prennent facilement Port-Royal mais remettent à l’année suivante l’invasion de la vallée du St-Laurent. À cette époque, Port-Royal qui fut fondée en 1605 par Samuel De Champlain est la capitale de l’Acadie et est située sur la côte nord de la Nouvelle-Écosse actuelle. On devine ce qui s’en vient : la déportation des Acadiens.

 

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Capture de Port-Royal par les Bostonnais

 

Durant l’été et l’automne 1711, toute la Nouvelle-France se prépare à une attaque. On ordonne aux femmes, aux enfants et aux vieillards de se réfugier dans l’arrière-pays. Joseph craint pour sa petite famille, Catherine et Geneviève. Le 7 octobre, un navire français jette l’ancre devant Québec. Son capitaine affirme n’avoir aperçu aucun bateau Anglais. Mais où sont donc les navires de Walker?

 

On apprendra, plus tard, la terrible histoire de Walker. Le vaisseau amiral s’arrêtât à Cap-Breton pour y faire monter de force à son bord le capitaine Paradis pour guider la flotte.

 

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"Edgar", le vaisseau amiral de l'amiral Walker

 

Paradis est né à Québec et est canadien pure laine. Walker lui fait plus ou moins confiance, mais il lui faut un expert. Paradis lui servit un sérieux avertissement : « Si vous vous aventurez dans le fleuve St-Laurent avec une pareille flotte, vous y perdrez tous vos vaisseaux ». L’amiral Walker passa outre. Dans la nuit du 21 au 22 août 1711, le vent hurlant, le brouillard, la nuit noire, les récifs menaçants, là tout près, firent que huit gros vaisseaux se brisèrent sur les rochers de l’Île aux Œufs et 1100 hommes périrent en cette fatale nuit. Le lendemain, devant ce spectacle de désolation, l’amiral Walker donna ordre de rassembler ce qui restait de sa flotte et de rebrousser chemin vers l’Angleterre. Québec était sauvé. Walker perdit son travail et son honneur.

 

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Le naufrage d'une bonne partie de l'armada

 

L’Île aux Œufs est bien connue par les Anglais car, en 1690 soit 21 ans auparavant, un autre amiral anglais, Sir William Phipps y perdit trente-huit navires et plus de mille hommes. Décidemment, les Anglais en arrachent avec ce fleuve. L’Île aux Œufs est bien connue également de deux descendants des Desmeules qui ont demeuré sur la côte nord dans les années 1970 et 1980. À chaque fois qu’ils passaient le long des longues plages de sable de la Pointe aux Anglais, entre Baie-Comeau et Port-Cartier, les regards se tournaient vers l’Île aux Œufs à deux kilomètres au large de la côte.

 

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Il y a peut-être des marins de Walker enterrés là

 

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L'île aux Oeufs

 

Ils ont aussi bien connu l’expression « Walking Eagle » faisant allusion aux déboires de Walker. Chez les anglophones de Sept-Îles, « Walking Eagle » voulait dire «too full of shit to fly ». La traduction libre est : L’aigle qui marche est trop plein de marde pour voler.

 

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Walking eagle

 

Les Canadiens l’ont échappé belle. Mais en France, la guerre se continue. Pour arriver à la paix et afin d’obtenir le trône espagnol pour son petit-fils, le prince royal, le roi Louis XIV doit faire des concessions. La France et son petit-fils sont évidemment plus importants à ses yeux que sa colonie canadienne.

 

Le 16 avril 1713, la France et l’Angleterre signent le traité d’Utrecht. La France abandonne aux Anglais la baie d’Hudson, l’Acadie (Port Royal était déjà tombée) et Terre-Neuve. Cependant, la France conserve l’Île du Cap-Breton. L’Acadie s’appellera Nova Scotia (Nouvelle-Écosse) et l’Île du Cap-Breton, située juste au nord-est de la Nouvelle-Écosse, s’appellera Île Royale. C’est le début de la fin de la Nouvelle-France.

 

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Le traité d'Utrecht

 

Le côté positif à tous ces déboires de la France est que la paix est revenue au Canada. Joseph et Catherine ont perdu leur petite fille mais une deuxième est venue au monde. La famille peut vivre et s’agrandir dans le bonheur et la paix.

 

En France, le roi Louis XIV meurt le 1er septembre 1715, à 77 ans. Son petit-fils prend le trône et s’appelle Louis XV, nom très original. Joseph et Catherine, quant à eux, ont maintenant deux petites filles : Marie-Josephte et Angélique. La deuxième Geneviève est morte, l’an dernier.

 

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Louis XV

 

Joyeux anniversaire Bibiane!



11/11/2013
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