pharamen

L'hiver tire à sa fin mais je n'en suis pas sûr. À part les journées qui sont plus longues, grâce à l'heure avancée,  la froidure est toujours présente, mais la clarceur motive mon travail.

Il y a trois projets qui caractérisent le mois de mars. D'abord la construction de l'escalier. C'est un travail motivant car il comporte plusieurs défis. Ensuite la chambre des maîtres. Moins motivant mais le fait de s'imaginer dedans compense. Et finalement, le rangement au sous-sol. Ça, c'est plutôt pénible. Mais il faut ce qu'il faut et la madame le veut son rangement. Ces trois projets se sont faits simultanément et sont arrivés à terme en même temps.

L'escalier

C'est presque toujours un grand défi de faire un escalier. Ça commence par essayer de le construire dans un espace restreint. Comme on ne peut pas refaire la maison, il faut utiliser le peu d'espace qui reste et le faire dans un endroit qui ne nuit pas à l'aire de vie. Vous vous en rappelez, il a fallu que je coupe une poutre et que je solidifie les autres pour créer l'espace nécessaire à l'escalier.

Avec cette contrainte, la conception de l'escalier a mené à une descente de 2 marches, un palier pour un changement de direction de 180 degrés, une autre descente de 7 marches, 3 marches d'angle de 30 degrés pour un changement de direction de 90 degrés et une dernière marche pour finir en beauté. La largeur est 34 pouces, ce qui correspond à la dimension minimale acceptée par le code du batiment.

La première étape consiste à faire une structure pour supporter le palier. Le choix de l'acier s'impose pour diminuer le plus possible la grosseur de la structure. Alors, avec quelques longueurs de fer angle et quelques coups de baguettes à souder, j'ai construit le support. C'est ça le soudage.

Structure d'acier solide et peu encombrante

Ensuite, il faut fixer ce support pour qu'il soit solidaire de la structure de la maison afin que les personnes qui empruntent l'escalier pensent que ce n'est pas solide alors que ça l'est. C'est ça l'ingénierie.

L'ingénierie est de faire solide avec peu

Pour que tout se tienne, il faut ajouter un peu de structure de bois.

Structure de bois, structure d'acier, bon mariage
 

Une autre étape consiste à fabriquer le palier de bois. En utilisant des marches de chêne toute faite, j'ai coupé et laminé les pièces de bois pour en faire deux plateformes de 34 pouces par 34 pouces. De la même façon, j'ai fabriqué les marches d'angle. Après le laminage, une session de sablage s'impose. Ensuite, Hélène entre en action pour appliquer quelques 4 à 5 couches de vernis. C'est ça l'ébénisterie.

Laminage de bois de chêne

Maintenant, je peux commencer à construire l'escalier. D'abord, il faut placer la plateforme de bois sur le support de palier. 

Un demi palier de 34 x 34 pouces en position

Deux demi palier qui forment un complet

Après le palier, il faut installer les marches d'angle. Celles-ci sont fixées en partie sur les murs et en partie par des supports au plancher. Il n'y a toujours pas d'escalier en vue. Mais le plus déterminant travail est fait.

Ça va ti être solide?

Avec supports au plancher, oui c'est solide

Avec supports aux murs et au plancher, oui c'est solide

Les supports sont en place et je peux construire les limons de l'escalier. Les limons sont les pièces de bois sur lesquelles sont fixées les marches. Elles doivent répondre à certains critères de construction mais les plus importants sont la profondeur de la marche et la hauteur de la contremarche. Dans mon cas, j'ai réussi à placer une marche de 9 3/8 pouces et une contremarche de 7 1/4 pouces. Pour effacer certains doutes que certains férus de construction pourraient avoir, les marches ont aussi un nez de 1 1/8 pouces pour donner une marche de 10 1/2 pouces au total.

Je fabrique deux petits limons pour les deux premières marches menant du rez-de-chaussée au palier. La partie délicate de ce travail est de bien mesurer avant de couper. Après les étapes de sablage et de vernissage, je peux installer ces deux limons.

Les deux petits limons pour les deux premières marches sont en place

Vue des marches d'angle à partir de la station spatiale internationale 

Avec cette pratique, je me lance dans la fabrication des deux grands limons. Leur fabrication est un peu différente car il faut que je double leur épaisseur à cause d'un joint. Le résultat est vraiment satisfaisant.

Chantier de fabrication de limons

Il faut maintenant les mettre en place de façon temporaire, vérifier les dimensions, couper, ajuster, sabler, vernir et installer de façon permanente.

Installation temporaire d'un premier limon

Tous les limons sont posés, une limonade s'impose

La dernière étape est la plus facile. Il s'agit de poser les marches. Pas besoin de les couper, juste les poser avec des vis. Tout le travail a été pour Hélène qui a dû les sabler et les vernir.

Je monte, je monte, je monte

Les belles marches sont refusées à mes bottes de travail

C'est une autre grosse étape de réalisée et le résultat est à la hauteur de mes attentes. En plus Hélène est contente.

La chambre des maîtres

Après avoir fait la peinture du plafond et des murs, il faut habiller la porte patio et la fenêtre. Ici, je ne parle pas de rideaux mais de cadrage.  Après, c'est Hélène qui doit compléter le travail avec la peinture.

Ce cadre vous permet d'admirer notre rivière Saguenay

La partie la plus intéressante est le recouvrement du mur de la tête de lit. Hélène avait déjà commandé les planches de pin de son beau-frère de St-Alexis. Ici je devrais dire mon frère afin de soustraire le qualificatif qui n'est pas nécessairement approprié. Mon frère, c'est l'étalon qui est déjà venu à l'automne piaffer sur ma galerie.  Hélène est un peu nerveuse car suivant les conseils de ma belle-sœur (ici le qualificatif est approprié), elle doit sabler les planches et les teindre. Ma belle-sœur, c'est la madame de la CSST qui est déjà venu à l'automne arrêter le chantier pour des bobettes non conformes, je crois.

À moi, la pose des planches de pin. C'est un travail assez facile, sauf qu'au fur et à mesure, des discussions ont lieu et une tête de lit doit se faire à même le mur. Et dans la tête, je dois prévoir les lumières, les interrupteurs, les gradateurs et les prises de courant.

Le mur de bois de pin de St-Alexis

Une tête de lit avec plein de fils électriques

Pour finir, je dois installer la porte câlissante. Et il y aura, bien sûr, la finition.

Et la porte câlissante

Le rangement

La madame exige du rangement. Cette exigence correspond à un comportement féminin tout à fait normal et est à l'inverse d'un budget de politiciens: au lieu de diminuer les dépenses (les cochonneries) on augment les revenus (l'espace de rangement). Moi, je mets au rebuts ce qui n'a pas bougé depuis 5 ans et j'évite de construire des tablettes, des remises, des coffres, des abris, des greniers, etc.

Bon alors, sous l'escalier, sur le mur du fond, je construis une structure de bois pour faire deux espaces de rangement mitoyens.

C'est un début

Je recouvre de gypse et je plâtre le tout. La construction d'un garde-robe est aussi longue que celle d'une chambre à coucher.

Et le gypse

Après l'installation des portes pliantes, il reste à installer des tablettes. Le tour est joué.

Et les portes pliantes et la peinture

Les armoires

J'oubliais. La construction et l'installation des armoires a été confiées à un entrepreneur. Donc je n'ai pas fait de travail. Par contre, j'ai quelques photos.

Espace de rangement des cannes de binnes

Armoires au dessus de la hotte

Mars est terminé. Nous entrons dans le dernier droit. À plus.