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2022-12-31-La grande histoire – Appendice Q – Le pirate

Si je vous parle de pirate, à quelle personnalité la plus célèbre cela vous fait-il penser?

 

Ceux qui ont répondu « Cœur de pirate », vous avez bien raison mais vous êtes aussi très jeunes et millénariaux. De son vrai nom, Béatrice Martin, Cœur de pirate est chanteuse, compositrice et interprète; elle n’a aucun rapport avec la piraterie.

 

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Coeur de Pirate

 

 

Ceux qui ont répondu « Le pirate des Caraïbes », vous êtes vraiment plus proche de la piraterie et vous êtes un peu plus vieux. C’est Johnny Depp qui incarne le personnage de Jack Sparrow dans les films de la série « Le pirate des Caraïbes ». C’est un vrai pirate.

 

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Le pirate des Caraïbes

 

 

Ceux qui ont répondu « Le pirate Maboule », vous êtes certainement de mon époque et les millénariaux ne le connaissent probablement pas. C’est Jacques Létourneau qui joue le personnage à partir de 1954 dans l’émission La Boîte à Surprise à la télévision. Pas besoin de spécifier Radio-Canada, il n’y a pas d’autres postes.

 

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Le pirate Maboule

 

 

Plus sérieusement, le pirate le plus célèbre est sans contredit « Barbe Noire ». C’est un Anglais qui a « œuvré » de 1717 jusqu’à sa mort l’année suivante en 1718. La vie de pirate est très éphémère. Il a obtenu sa renommée alors qu’il organisait un blocus à Charleston, en Caroline du Sud. Il s’est fait pourchasser par un groupe de soldats du gouverneur de la Virginie. Son surnom de Barbe Noire tient de son épaisse barbe noire et de son habitude à mettre des mèches à canon allumées dans ses cheveux lors des combats.

 

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 Barbe Noire

 

 

Et « Barberousse », lui? Je n’en parlerai pas pour deux raisons : premièrement, il s’est fait connaître dans la Méditerranée de l’autre côté de l’Atlantique, trop loin de chez-nous et deuxièmement, il n’a rien à voir avec La Grande Histoire. Sinon, je pourrais aussi parler de Bar-be-Kyou et de Barber Shop et là, on s’éloigne vraiment du sujet.

 

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Noire ou rousse, on vous les taille.

 

 

Non, plutôt, je vais vous parler de Pierre Le Moyne d’Iberville, un vrai pirate canadien et le premier d’ailleurs. Ceux qui ont connu le « Pirate Maboule » ont probablement connu la série « D’Iberville », un autre chef-d’œuvre de Radio-Canada en 1967, l’année de l’Expo. On avait décidé de produire une série québécoise au lieu d’emprunter des séries anglaises comme « Robin des Bois ». La série raconte les exploits de D’Iberville, un Canadien qui n’a pas peur des Anglais ni des Français d’ailleurs. C’est nul autre que le grand Albert Millaire qui le personnifie.

 

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Albert Millaire en Pierre Le Moyne D'Iberville

 

 

Pierre Le Moyne est né à Ville-Marie (aujourd’hui on dit Montréal) de deux parents français qui sont venus se marier au Canada. Ses parents veulent en faire un prêtre mais le petit Pierre préfère les aventures et les bateaux. Il devient marin le temps de le dire et adore aller faire la guerre aux anglais qui font le commerce des fourrures à la Baie d’Hudson. Et qui c’est ti qui est intendant de la Nouvelle-France pendant cette période de 1686? C’est Jacques De Meulles (le lien avec la Grande Histoire) qui permet aux colons de commercer avec les Amérindiens du Nord afin de freiner l'expansion de la « Hudson Bay Company ». Il a besoin d’aventuriers comme Pierre Le Moyne pour chasser les Anglais. Dans la série, Jacques De Meulles est joué par Julien Bessette.

 

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Julien Bessette en Jacques De Meulles

 

 

Fort de ses succès contre les Anglais, il obtient de la mère patrie le commandement d’un excellent navire d’escorte appelé Soleil d’Afrique. C'est une frégate de 30 canons. C’est toute qu’une reconnaissance venant des Français car ces derniers regardent les Canadiens de haut. La marine militaire est réservée aux gens issus de l’aristocratie et non aux paysans canadiens.

 

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Un petits 30 canons

 

 

C’est comme ça, que Pierre Le Moyne d’Iberville de Montréal devient pirate. Ah non, pas vraiment pirate puisqu’il a l’aval de la Couronne française : Louis XIV, le Roi-Soleil. C’est ici qu’il faut définir les termes en rapport avec la piraterie.

 

Les pirates sont des bandits des mers qui pillent des navires mais aussi des villages côtiers. Ils ne sont pas fins. Les corsaires sont des pirates qui ont la permission de la Couronne (le roi ou la reine) de pratiquer leur activité. Ce sont comme des mercenaires qui sont payés non pas par la Couronne mais par le butin qu’ils empochent. Ce sont des civils à qui on pardonne les méfaits. Alors Pierre Le Moyne D’Iberville est un corsaire.

 

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Un corsage n'est pas un corsaire

 

 

Les forbans sont des pirates qui travaillent dans leur propre intérêt et, là, ce sont de vrais bandits. Si les pirates vont « travailler » dans les Antilles (les îles de la mer des Caraïbes) contre les Espagnols, on les appelle « flibustiers ». Si ces flibustiers se rencontrent  sur l’Île de la Tortue, au large de Saint-Domingue, on les appelle, alors, les « Boucaniers ». Ce sont d’anciens flibustiers associés à des déserteurs, des esclaves, des renégats, etc. qui font boucaner de la viande pour les longs voyages en mer. Ils vivent de leur commerce et de leur contrebande. Tous ces bandits sont des pirates.

 

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Des vrais boucaniers

 

 

En 1698, notre pirate canadien, Pierre Le Moyne D’Hiberville, est en France où on lui confie la mission de redécouvrir l’embouchure du fleuve Mississipi et de coloniser la Louisiane avant que les Anglais mettent la patte dessus. Il arrive le 4 décembre (le même jour que celui de ma naissance) sur l’île de Saint Domingue, dans les Caraïbes. Pour se situer, Saint-Domingue est, aujourd’hui, la République d’Haïti dans la partie ouest de la grande île et la République Dominicaine dans la partie est.

 

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Tout est là !

 

 

Il finit par trouver l’embouchure du Mississipi et de retour en France, il recommande la colonisation et l’exploitation immédiates de la Louisiane. Fort de son succès, la France le fait chevalier de Saint-Louis. Il est le premier Canadien de naissance à recevoir l’honneur d’être chevalier du roi Louis XIV.

 

De retour dans les Caraïbes, D’Hiberville meurt soudainement à La Havane, à Cuba en 1706, probablement de la fièvre jaune. Si vous allez à Cuba, au Museo de la Ciudad, vous pourrez voir sa pierre tombale, au niveau du sol.

 

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Le pirate canadien

 



31/12/2022
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