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2022-03-22-La grande histoire – Appendice N – La terre à Roland

En 1963, j’ai dix ans et je demeure avec toute ma famille en haut des Matelas Morphée au 2272, rue Roussel, Saint-Luc, Chicoutimi-Nord. Mais pas Gilberte, elle est mariée et demeure chez Ben Girard à côté du pont. Jean-Luc vient d’avoir sa majorité. Il a vingt-et-un ans et possède une belle petite auto : une Renault Gordini. C’est la liberté. Elle lui permet de s’évader du milieu familial et une de ces évasions est Valin, le berceau de notre famille. C’est la continuité dans le changement dirait-on.

 

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La Renault

 

 

Un jour d’été, il m’invite à l’accompagner pour une visite chez mon oncle Roland. C’est sans aucune hésitation que je monte dans la Renault, trop heureux de faire un tour dans cette auto exotique, une petite française. Benoit nous accompagne et probablement Pauline. Nous roulons sur le bord du Saguenay et arrivons à Valin chez mon oncle Roland. Je ne connais pas cet oncle. C’est un peu mystérieux. Tant pis, ce qui m’intéresse, c’est l’aventure et la découverte.

 

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Ouiii, c'est sa boîte aux lettres

 

 

Mon oncle Roland vit seul, c’est un vieux garçon qu’on dit et il s’occupe de sa ferme. Il habite une vieille maison et il y a des animaux. Mais ce qui m’attire le plus, c’est le tracteur. Mon oncle Roland a-t-il perçu dans mon regard mon désir de faire un tour de tracteur. Peut-être que oui, peut-être que non mais en tout cas, nous voilà tous dans la petite remorque. Je ne crois pas que Jean-Luc soit monté. Il a dû rester à la ferme à rêvasser.

 

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C'est lui, je m'en rappelle.

 

 

Mon oncle démarre le moteur et nous quittons la ferme, tournons dans le chemin vers la droite en direction d’un lieu inconnu. Nous devons arrêter devant une barrière. Mon oncle Roland, arrête le tracteur et va l’ouvrir. On redémarre et on arrête de nouveau pour refermer la barrière. La promenade se poursuit. Il faut descendre une grande côte et le moteur change de son. Plus loin, il faut en monter une autre. Le moteur n’émet pas la même musique mais tout va bien.

 

 

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Quelle belle musique

 

 

Nous sommes arrivés devant un tas de bois de poêle. Mon oncle nous demande de tirer les bûches dans la remorque. Tout heureux d’aider, nous travaillons avec ardeur et la remorque se remplit. C’est là que le plaisir se mélange à la crainte. Mon oncle nous demande de monter sur le chargement de bois pour le retour. Je trouve que c’est haut et c’est plutôt inconfortable. Mais faut pas chialer. Le tracteur se remet en route et je n’aime pas trop trop ce tour de manège. J’ai peur en haut du chargement et je ne peux pas me tenir. On descend une côte et il faut arrêter devant une barrière pour l’ouvrir. Mon oncle arrête le tracteur dans la pente, enfonce les freins et laisse tourner le moteur. Je ne connais pas encore la mécanique mais j’ai le sentiment que ce n’est pas trop sécuritaire. Du haut de mon tas de bois, je regarde l’attelage qui retient la remorque au tracteur et je sens qu’on est proche de la catastrophe. Finalement, on arrive à la ferme sain et sauf. J’ai eu plus de peur que de mal, comme on dit, et c’est pourquoi je me rappelle si bien de cet événement.

 

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Il est où le tracteur?

 

 

Avec le temps, j’ai fini par connaitre l’histoire de Roland et de sa terre et cette histoire m’a toujours intriguée. J’ai fini par percer le mystère ou du moins la plus grande partie. J’aimerais vous la raconter.

 

Roland, c’est le frère d’Henriette, la mère biologique de Gilberte, Gisèle et Jean-Luc, mon trio fraternel. Il est le seul garçon de la famille Tremblay, celle de Ludger marié à Déliska Maltais. Dans cette famille, il y a Antoinette, la plus vieille, mariée à mon oncle Thomas-Eugène Desmeules, donc ma tante par alliance. Ensuite, c’est Roland, pas marié, pas mon oncle ni par alliance, ni par le sang mais par symbiose. La troisième, c’est Henriette, mariée à papa, donc pas ma tante mais la mère du trio. Finalement, Thérèse, mariée à Cyrille Lagacé, pas ma tante ni par alliance, ni par le sang mais comme Roland, ma tante par symbiose. Alors Roland, c’est l’oncle bio à Gilberte, Gisèle et Jean-Luc et il est mon oncle sym-bio à moi.

 

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C'est beaucoup plus compliqué que ça

 

 

En 1973, j’ai vingt ans et mon oncle Roland meurt le 9 juillet à cinquante neuf ans. Lorsque j’apprends la nouvelle, mon souvenir de ma visite avec Jean-Luc me revient en tête. C’est papa qui a été désigné pour s’occuper de la succession. Je ne comprends pas trop pourquoi c’est lui mais, comme il y a des animaux orphelins, je pense qu’il était la personne idéale pour s’acquitter de la tâche. Ce sacré Roland, vieux garçon, a fait comme bien d’autres : mourir sans avoir fait de testament. Qui dit « pas de testament », dit « héritiers légaux ». Papa en connait un bout là-dessus car, quand sa première épouse, Henriette, la sœur de l’autre justement, est décédée, il a dû partager son patrimoine avec ses trois enfants, héritiers légaux de leur mère : Gilberte, Gisèle et Jean-Luc, mon trio fraternel. Et voilà que l’histoire se répète.

 

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Sacré Roland

 

 

Cette fois-ci les héritiers légaux de mon oncle Roland sont ses deux sœurs Antoinette et Thérèse. Pensaient-elles se séparer le magot et s’enfuir vers des contrées lointaines et remplies de richesses? Non car le magot à mon oncle Roland était plutôt modeste et c’était sans compter la présence de mon fameux trio fraternel, lui-même issu du trio que les deux complices formaient avec leur sœur Henriette. Et voilà que de deux héritières légales, elles deviennent cinq héritiers légaux, le notaire leur ayant appris que la loi, c’est la loi. Et papa, lui? Non il est exclu, mais s’il veut ramasser des petites patates dans le champ, ce sera son héritage.

 

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Console-toi, papa.

 

 

Flairant une bonne affaire, Gratien Maltais s’introduit dans le groupe des héritiers légaux. Non, il n’a pas de lien de parenté avec Déliska Maltais, la grand-mère maternelle de Gisèle, mieux que ça, il est le mari de Gisèle. On peut dire qu’il a un petit peu de son héritage là-dedans. La bonne affaire qu’il a tout de suite imaginée est de s’approprier de la terre à Roland. Pas pour lui tout seul, quand même, ce qui aurait été inconvenant. Alors, il propose une offre qu’on ne peut refuser. Le « on » en question est certainement papa. S’il réussit à le convaincre, l’affaire est dans le sac ou pour Gratien, grand amateur de sports, « la balle est dans mit ».

 

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La balle est dans mit, une bonne affaire.

 

 

Fin renard, voici ce qu’il a probablement fait miroiter à papa : on achète la ferme et papa et maman pourront y déménager alors que lui deviendra un « gentleman farmer ». Comment s’y prendre, il faut de l’argent? Puisque papa n’en a pas, il faut se tourner vers une autre source. Qui de mieux que Jean-Luc pour bailler les fonds, lui qui est un des héritiers légaux, qui a un lien sentimental avec la terre à Roland et qui est fonctionnaire fédéral dont le budget est illimité?

 

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Dans les deux langues à part de ça

 

 

Jean-Luc n’hésite pas une minute. Il veut un retour à la ferme et y faire vivre ses vieux parents. Quelle belle idée bucolique. Je me rappelle la chanson de Claude François que Jean-Luc fredonnait en conduisant sa petite Renault pour aller à Valin :

 

Si j'avais un marteau
Je cognerais le jour
Je cognerais la nuit
J'y mettrais tout mon cœur

 

Je bâtirais une ferme
Une grange et une barrière
Et j'y mettrais mon père
Ma mère, mes frères et mes sœurs
Oh oh, ce serait le bonheur

 

 

Papa est aussi stimulé que son fils ainé et prend les devants pour acquérir la succession. L’idée est de garder la terre à Roland dans la famille. Comme Antoinette et Thérèse n’en veulent pas, une poche de billets de banque en compensation fera l’affaire. Gilberte, très conciliante, s’accommodera de ce qui fera l’affaire de papa. Alors, il faut acheter la part des deux ma tante, le duo Tremblay. Je ne sais pas ce que papa leur a proposé mais elles n’étaient pas satisfaites et ont décidé de chercher un acheteur plus offrant.

 

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Trop exigeantes, mes tantes?

 

 

Ce qu’elles ont trouvé était plutôt frustrant pour elles. Papa, sous l’influence de Gratien, le sportif, sentait qu’ « il avait la rondelle sur la palette ». Comme Gratien et Gisèle demeurent à Québec et Jean-Luc à Ottawa, papa écrit une lettre à Gratien le 18 juillet 1973 pour lui faire parvenir une procuration à faire signer par Jean-Luc. Il est convenu que Gratien et Jean-Luc seront associés pour l’acquisition de la terre à Roland.

 

1973-07-18-Lettre de papa à Gratien pour document à Jean-Luc.jpg


La lettre originale du 18 juillet.

Elle a été caviardée.

 

 

En voici la transcription:

 

18 J 1973

Grasien je tanvoie

une formulle pour

anvoyez  a Jean Luc

ci au cas la tienne

fais pas le tour

ma «caviar» a eut

une offre d’un acheteur

$ 3000.00 et elle

est en crisse

salut J D

 

 

Je ne sais pas trop quelle entente papa a réussi à obtenir mais le déménagement à Valin s’est fait prestement. Papa, maman et moi, le tanguy, avons quitté Rivière-du Moulin. Nous étions bien contents dans la famille. Je me suis occupé de refaire les armoires de cuisine en priorité. Côme, qui demeurait à Sept-Iles, venait nous rejoindre pendant ses jours de congé. Nous avons refait la salle de toilette et l’isolation des chambres à l’étage. Nous avons pu ainsi passer notre premier Noël à Valin.

 

 

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C'est là qu'on va rester?

 

 

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Le bailleur de fonds et le gentleman farmer

 

 

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À part pour le pouf, les couleurs

de Noël sont absentes.

 

 

Juste après le Jour de l’An, le 4 janvier 1974, par acte notarié numéro 271086, la succession de Roland Tremblay vend à Gratien Maltais et Jean-Luc Desmeules les lots 18A, 20A, 21A, 21B et 22. Le prix de vente est 10 000 $. Bon enfin, tout est bien légal et la terre à Roland reste dans la famille. Les héritiers légaux ont touché leur pactole sous la supervision du notaire soit 3 333 $ à Antoinette, 3 333 $ à Thérèse et 1 111 $ à Gilberte.

 

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1/3, 1/3 et 1/9

 

 

La terre à Roland sur laquelle il y a la maison, bien entendu, mais aussi la grange-étable, le poulailler et le jardin correspond au lot 18a du rang 6 dans le canton Tremblay à Valin. Pour bien comprendre l’histoire de la terre à Roland, il faut remonter dans l’histoire de la région. Avant 1842, toutes les terres du Saguenay appartenaient à la royauté d’Angleterre, le pays envahisseur du Canada. On disait et on dit encore que ces terres appartenaient à la couronne. La couronne de l’époque était celle déposée sur la tête de Victoria, pas celle de Netflix mais la vraie, celle qui venait d’autoriser la pendaison des patriotes le 15 février 1839.

 

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Celle de Netflix

 

 

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La vraie

 

 

En 1842, le Saguenay est ouvert à la colonisation et les terres sont divisées en cantons et aussi en lots. Les lots ont une superficie d’environ 100 acres. Le lot 18 mesure 380 mètres de large par 1000 mètres de long. Sauf que Roland ne possède que la moitié du lot, soit la partie 18a, car il avait déjà été séparé en deux sur sa longueur et divisé en lot 18a et 18b. Ce qui lui fait un lot de 50 acres.

 

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Le lot 18a correspond à la

moitié gauche

 

 

Avant 1896, le lot 18a appartenait à quelqu’un mais ce n’est pas important. Après 1896, le lot appartient à Cédulie Tremblay et son mari.  En 1906 Cédulie Tremblay et son deuxième mari cèdent le lot à Willie, leur fils. Je le sais parce qu’Anna Desmeules, la petite sœur de 16 ans de pepére Desmeules, sert de témoin dans le contrat. En  1914, quelques mois après la naissance de Roland, Willie vend le lot à Ludger Tremblay, le père à Roland, le beau-père à mon père, le grand-père de mon trio fraternel. On se comprend tu?

 

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Willie été attendri de voir la petite famille de Ludger : la belle Déliska, 24 ans, Antoinette sa grande fille de 2 ans et Roland, dans ses bras, âgé de quelques mois. C’est probablement pour ça  qu’il lui a laissé deux vaches à lait à savoir une taure grise et une vache rouge et aussi un cheval portant le nom de Jack. C’est en voyant ce bel étalon que Déliska s’est mis à rêver du Titanic.

 

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Déliska, tu rêves là !

C'est Jack Dawson, lui !

 

 

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Déliska, voilà la réalité !

C'est Jack le cheval et ton Ludger !

Mais toi, tu n'es plus de ce monde.

 

 

En 1949, Roland a 35 ans et vit toujours sur la ferme avec son père. Sa mère, très malade depuis la mort de sa fille Henriette et de son petit bébé, a été internée à Québec. Son père est également perturbé. Il omet de payer les taxes et on saisit la terre. En colère, Roland intervient, paye les taxes et récupère la terre. On l’a échappé belle.

 

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Il faut toujours payer les taxes !

 

 

L’année suivante, la maman de Roland décède. Il continue de vivre sur la terre avec son père mais pas longtemps. Deux ans plus tard, son père se remarie et quitte la terre. En 1958,. Réal Caouette se joint au Parti Crédit social et devient le chef incontesté des créditistes au Québec. Roland se joint lui aussi au Parti Crédit social et devient un disciple incontesté des « Bérets blanc », groupe intégriste religieux devenant la première secte au Québec.

 

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Au nom du père, du fils et

du béret blanc.

 

 

Roland sent un appel et entreprend d’agrandir sa ferme en achetant des terres voisines qu’il convoite depuis un certain temps. C’est vers l’ouest, là où le soleil se couche, que Roland porte son regard. C’est là que coule le Ruisseau Chaud, petit cours d’eau qui a été témoin de tellement d’histoires d’amour. Il n’est pas chaud pour rien, ce ruisseau.

 

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Il est chaud, ce ruisseau.

 

 

Le lendemain de la Saint-Jean-Baptiste, Gérard Claveau vend à Roland les lots numéros 20a, 21a, 21b et 22 situés à un jet de tracteur de chez-lui. Mais il n’a pas la totalité des lots car la partie nord de ces lots, séparés par le fameux Ruisseau Chaud, appartiennent à François Morissette, le fils de François qui a perdu un bras au moulin de Peter McLeod. C’est quand même une belle grande terre de 220 acres qui s’ajoute à la terre familiale de 50 acres.

 

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La nouvelle acquisition de Roland:

lots 20a, 21 et 22 moins la partie au nord

du Ruisseau Chaud.

 

 

Et voilà, c’était l’histoire de la terre à Roland. Y’aura-t-il une suite, me demandez-vous? Oui, bien sûr, sauf qu’elle sera courte. Comme dans toute bonne série, cependant, avant de poursuivre, pourquoi ne pas faire un retour en arrière afin de comprendre tout l’attachement que papa et ses enfants pouvaient avoir pour cette terre ancestrale? Voici le secret de papa qu’il n’a jamais voulu nous dévoiler.

 

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Chut, pas trop fort, c'est un secret.

 

 

Remontons dans le temps et introduisons un personnage totalement inconnu et ajoutons un peu de mystère en la personne d’une femme forte, insensible et froide : Marie-Desneiges Martel. Elle est née en plein hiver, pendant une tempête de neige d’une extrême violence. Sa mère accoucha d’elle clandestinement dans une étable près du Ruisseau Chaud où elle l’abandonna. C’est le fou du village, le fils dernier-né d’Eucher et Cédulie Martel, qui la retrouva. Elle vécu avec eux jusqu’à sa majorité et épousa Raymond Belleau, petit notaire insignifiant, de qui elle ne prendra jamais son nom. Elle exerce un pouvoir presque maléfique sur les hommes qu’elle envoûte par ses yeux bleus-verts perçants et son sourire commissural.

 

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Marie-Desneiges, je ne peux lui résister.

 

 

Elle attire dans son domaine du Ruisseau Chaud un trio d’hommes grands et forts : Joseph Desmeules, dit pepére Desmeules, Thomas-Eugène Desmeules, dit mon oncle Thomas-gène et Joseph Desmeules, dit Ti-Jos (papa). Le 18 juin 1934 exactement, un pacte est signé devant le petit notaire insignifiant dans lequel le trio s'engage à cultiver les lots 20a, 21a, 21b et 22 au sud du Ruisseau Chaud. Mon oncle Thomas-gène et son Antoinette nouvellement mariés depuis un an s’installeront un peu à l’écart. Ti-jos, le plus vieux (25 ans), pas encore marié, s’installera avec pepére Desmeules et sa Marie et ses frères et sœurs. Seuls mon oncle Thomas-gène et Ti-jos signeront le pacte qui les obligera à payer un loyer pour la jouissance des terres du Ruisseau Chaud. Sinon…

 

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C'est chaud

 

 

L’année suivante, on ne sait trop quelle magouille vient briser l’harmonie du trio si bien que pepére Desmeules cèdent ses droits à mon oncle Thomas-gène et à Ti-jos. Le nouveau duo ne survivra pas. Le 31 mars 1937, Ti-Jos épouse Henriette, la sœur de sa belle-sœur, la mère de mon futur trio fraternel, la sœur de Roland. Ti-Jos s’enfuit avec sa femme à Chute-aux-Galets pour y fonder une famille. Quelques temps plus tard, Marie-Déneiges reprend ses terres. Mais où est donc passé le restant de la famille Desmeules?

 

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Ti-Jos et sa femme, Henriette,

en fuite à Chute aux Galets.

 

 

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Je reprendrai vos terres,

s'écria Roland.

 

 

Après le décès de Marie-Déneiges, la terre passe aux mains de Gérard Claveau en 1943 qui la vend à Roland en 1958. Et voilà, j’ai percé ton secret papa.

 

Et la suite, me demandez-vous encore? Elle sera courte, vous réponds-je encore. Après l’achat de la terre à Roland par Gratien et Jean-Luc, les rénovations de la maison nécessitent un budget supplémentaire. Il faut un autre bailleur de fonds et Côme est le candidat idéal. Il travaille déjà sur la maison sans salaire alors pourquoi pas le faire participer au dépenses?

 

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L'aidant familial, bailleur de fonds

 

 

À l’automne 1974, à peine un an après l’acquisition de la terre à Roland, un nouveau trio est formé. Mais pas pour longtemps. Papa, qui venait tout juste de commencer sa retraite, fait un premier versement pour l’achat d’un beau pick-up Ford F-150 flamant neuf avec son premier chèque de pension de vieillesse. La retraite sera brève.

 

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Enfin, la retraite !

 

 

La maladie l’atteint en juin, il est opéré avant Noël. Il ne sortira jamais de l’hôpital. Le temps des fêtes est tragique sur tous les fronts. L’année 1975 se déroule d’abord par la mort de papa, mon mariage entrainant mon départ et celui de maman de la terre à Roland et la naissance du premier petit-fils à Ti-Jos portant son nom.

 

Le trio, qui s’appuyait sur le chef de famille, ne survivra pas non plus. L’année suivante, le 5 novembre 1976, la terre passe entièrement aux mains de Gisèle par un tour de passe-passe notarié.

 

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Gisèle, la nouvelle propriétaire terrienne.

 

 

En 1981, il faut vendre la terre. Toute? Non, seul le lot 18a restera à Gisèle. D’une façon symbolique, c’est la terre occupée par le trio pepére Desmeules, mon oncle Thomas-gène et Ti-Jos qui est abandonnée. Au début de 1983, l’huissier saisit la dernière parcelle de la terre à Roland pour compenser la dette impayée.

On se réveille au printemps, le rêve est terminé.

 

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La fin du rêve



20/03/2022
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