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2019-11-01-La grande histoire – La bourgeoisie anglaise, Papineau et Isaïe

Il est difficile de croire que Joseph Desmeules, alias Joson, de Pointe-au-Pic, soit devenu l’homme le plus riche parmi les canadiens français. Difficile à croire, en effet, car il me semble que les descendants que nous sommes ne roulons pas sur l’or. Que s’est-il passé?

 

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Non, pas lui. C'était à Baie St-Paul, ça.

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C'est lui. Joson de Pointe-au-Pic.

Il n'a pas toujours été marin.

 

 

 

Difficile à croire aussi car aucun livre d’histoire en parle. Cela s’explique aisément. Il est canadien français et si jamais les anglais conquérants l’apprennent, il n’est pas mieux que mort. Ensuite, ses activités lucratives fleurissent en catimini. Faire le commerce de l’alcool et promouvoir le jeu n’est pas très bien perçu par la communauté religieuse même si les gens du Séminaire de Québec en sont complices. Joson a très bien compris que le meilleur investissement est dans le vice, la grande faiblesse humaine.

 

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Le jeu et l'alcool, quels vices !

 

De nos jours, le gouvernement du Québec a pris la relève avec brio de toutes les activités de Joson : le Casino de Pointe-au-Pic, entres autres, et la Société des Alcools du Québec. Un peu plus et il vendrait du chanvre. Quoi? Il le fait depuis un an? Eh bien, j’étais perdu dans mon histoire.

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Ben oui, du chanvre

 

 

 

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Ah ouais, le sexe. Ça aussi ça va venir.

 

 

En tout cas, tout va bien pour Joson. En 1815, à quarante ans, c’est la plus belle année de sa vie. Il n’a pas de souci pour l’argent, il en a plus que nécessaire. Il travaille sur sa ferme pour le plaisir et pour le plaisir de Constance. Comme il est à la maison la plupart du temps, il participe à la vie de famille, surtout en faisant des enfants.

 

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Des guilis guilis

 

Il pourrait se mesurer à la grande bourgeoisie anglophone, mais que vaut un Desmeules parmi les Molson, Redpath et Price de ce monde. Non, il préfère rester dans l’ombre et s’occuper des activités qui le stimulent vraiment, entre autres, aller couper du bois avec son jeune ami Alexis Tremblay Picoté.

 

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Les trois bourgeois

 

(C'est pas une rue à Québec çà?)

 

 

Ce n’est pas parce que la vie est belle à Pointe-au-Pic que tout va bien en Nouvelle-France. Quand les riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres deviennent de plus en plus pauvres. Et les pauvres sont les canadiens français du Bas-Canada.

 

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Sans mots

 

Il faut se défendre et un sauveur fera face à cette bourgeoisie anglophone : Louis-Joseph Papineau. Le 21 janvier 1815, il est élu président de l’assemblée législative. Il est originaire de Montréal. Fils de bonne famille, c’est un homme très cultivé et très au fait de l’actualité politique. Malgré cela, il fait sienne la cause du peuple. Disons que c’est le René Lévesque du temps.

 

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Louis-Joseph Papineau

 

 

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René Lévesque

 

 

Et la bourgeoisie anglaise poursuit sa lancée. En 1816, William Price fonde sa compagnie de coupe de bois : William Price and Company. Qui est-il et pourquoi faut-il en parler. William est arrivé au pays en 1810 pendant que Napoléon faisait la guerre aux Anglais. Ces derniers ont besoin de bois pour la construction de leurs navires et se tournent vers leurs colonies, dont le Canada. William devient agent-acheteur de bois de construction pour l’Angleterre mais quand Napoléon frappe son Waterloo, il perd sa job. Il s’en remet facilement en devenant entrepreneur dans l’exploitation du bois. Price deviendra vite un nom important pour nous les saguenéens parce que du bois, y’en a en masse au Saguenay.

 

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William Price

 

Me semble que je le connais, lui.

 

 

Et les riches ont besoin d’une banque pour entreposer leur argent et la faire transiter. C’est ainsi que neufs gros commerçants fondent la première banque au Canada en 1817. C'est la Banque de Montréal. Ben non voyons, ce sont des anglais alors le vrai nom c’est Montreal Bank tout simplement. Beaucoup plus tard, son nom deviendra Bank of Montreal et Banque de Montréal pour nous, francophones.

 

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Elle n'a pas changé, la banque.

Elle est à Montréal, tsé.

 

 

Cette grande bourgeoisie commence à être tannée par certaines décisions de l’Assemblée, provenant, faut-il le préciser, des députés canadiens français. Alors sans en parler à la population du Bas-Canada, en 1822, les anglais présentent un projet d’union du Haut-Canada et du Bas-Canada au Parlement anglais.

 

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Les unions, qu'ossa donne? (Yvon Deschamps)

 

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Même légende?

 

C’est pas long que les journaux, Le Canadien de Pierre Bédard et le Quebec Mercury des loyalistes, propagent la nouvelle. La chicane est encore pognée. La grande bourgeoisie anglaise devient l’aristocratie anglaise. Ben là, c’est quoi la différence? En gros, les bourgeois sont riches et s’en contentent alors que les aristocrates sont riches et s’approprient le pouvoir de diriger. C’est ça « l’establishment ».

 

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Les trois bourgeois devenus aristocrates

 

 

Quand la population apprend ça, il se produit une mobilisation sans précédent et une pétition est signée par 60 000 habitants pour dénoncer ce projet de loi. Devant ce tollé, le gouvernement anglais recule. C’est maintenant que le combat de Louis-Joseph Papineau commence.

 

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T'as pas compris? 

You did not understand?

 

Pendant cinq ans, Papineau tient tête aux aristocrates anglais et le 14 septembre 1827, Isaïe vient au monde.

 

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Il n'y a pas de quoi écrire un livre

 



01/11/2019
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